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Le Temps, 5 septembre 1877

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Le Temps
5 septembre 1877


Extrait du journal

UCUpiCt t Mai» il ne suffisait pas à M. Thiers d avoir rendu à son pays l’ordre intérieur et la sécurité extérieure; il avait médité de réunir tous les Français clairvoyants, ré fléchis, patriotes, sous le drapeau du gon* vernement qui les divisait le moins, comme il avait dit lui même en d’autres temps ; il avait reconnu que les diverses monarchies qui avaient passé sur la France n étaient plus qu’un souvenir, quand elles n’étaient pas un remords ; il ne leur trouvait plus dans le présent ni titres décisifs, ni clien tèle suffisante, ni prestige éclatant. La nation pouvait les respecter ou les mau dire, elle avait cessé d’y croire. Le dernier de ses prétendus sauveurs venait de la perdre; elle ne devait plus compter, elle ne comptait que sur elle-même, sur l’in telligence, l’énergie, le patriotisme de ses enfants. Or la forme par excellence du gouvernement du pays par le pays, c’était la république; on l’avait, il fallait là gar der en lui donnant une organisation régu lière et définitive. C’est ce que M. Thiers eut le sens de discerner et le courage de dire ; par malheur, il avait devant lui une majorité monarchique trop divisée pour arrêter les conditions d’une restauration, mais trop passionnée ou trop aveugle pour renoncer à ses illusions. Un conflit deve nait inévitable ; il éclata six mois après. M. Thiers eût pu, malgré le vote de dé fiance qu’il avait essuyé, invoquer le texte de la loi qui donnait à ses pouvoirs la durée même des pouvoirs de l’Assemblée. Il ne voulut pas abuser de la lettre de cette loi, aussi respectable à ce moment que l’est aujourd’hui la loi du 20 novembre 1873. Il remit simplement, dignement, noble ment, les fonctions qu’il avait exercées pour le bien de la France aux partis qui venaient de s’unir pour les lui arracher. Il pouvait d’ailleurs se retirer sans re grets dans l’atmosphère sereine que l’his toire semblait déjà lui avoir préparée : la France était relevée de sa chute par le grand citoyen qui l’avait pressentie sans réussir, hélas! à la conjurer. Toutes les administration publiques étaient réorgani sées; l’armée se reformait tous les jours sous l’impulsion de l’un des hommes qui l'avaient le mieux connue et le plus aimée; nos finances avaient retrouvé, en dépit d’impôts écrasants, leur situation des jours prospères; notre crédit venait d’étonner le monde par l’énormité des capitaux qui g’étaient offerts à la France pour le paye ment de sa rançon; enfin celui à qui le pays devait tant de bonheur au milieu de...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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