PRÉCÉDENT

Le Temps, 5 mars 1890

SUIVANT

URL invalide

Le Temps
5 mars 1890


Extrait du journal

bien que j’ignorais cette lettre, comme j’igno rais cet acte de naissance ; mais l’un des deux faits m’explique l’autre, et je vois que la lettre n’a été envoyée d’Amérique que pour préparer et couvrir la fausse déclaration de Nice. — Envoyée des Etats-Unis, comment? — Mlle Farcot avait à Boston une amie qui avait demandé et obtenu pour elle dans un grand établissement d’instruction la position qu’elle y occupe aujourd’hui. Sans doute elle aura prié son amie de mettre cette lettre à la poste de Boston, afin quelle portât le timbra des Etats-Unis. — C’est cela, dit la comtesse : un mensonge pour couvrir un crime ! — Vous avez le droit d’être sévère, madame; moi, je ne l'ai pas. Je ne puis que vous sup plier de songer au terrible état d’affolement où la malheureuse jeune fille a dû se trouver... — C'était à vous d’y songer et de l’en tirer en l’épousant. Elle était libre, vous l’étiez en core. On aurait pu alors souffrir chez moi d’une préférence injurieuse, mais l’estime, après tout, aurait pu survivre au ressentiment, et, sortis de ma maison à la suite d’un outrage, vous n’auriez pas eu, l’un et l'autre à y rappe ler votre souvenir par une infamie. Vous n’a vez pas voulu être unis dans l’honneur, vous resterez unis dans la honte. Mais ceci est votre affaire. La mienne est finie. Je sais ce que je voulais savoir. Vous pouvez vous retirer. Elle se leva. Il lui saisit les deux mains pour la retenir. — Je vous supplie, madame, de m’entendre. Je ne puis pas sortir sur un tel adieu. Vous ne savez pas ce qui s’est passé après notre départ de Méval. Je tiens à tout dire, puisque de tels aveux sont devenus nécessaires; j'y tiens, et je vous demande d’écouter, non pour obtenir mon pardon, devenu plus impossible que ja mais après ce que je viens d'apprendre, mais -pour essayer de détourner un peu de ce mé pris sous lequel je ne puis mo résigner à vivre. — Soit! dit la comtesse, vous pouvez parler, pour vous-même, en me dispensant de tout® observation. Elle se rassit. MAUREL-DUPEYRÈ. (A suinre.)...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

En savoir plus
Données de classification
  • farcot
  • rieger
  • labouchère
  • bourgeois
  • gladstone
  • ribot
  • cavalié
  • crispi
  • parnell
  • demarçay
  • nice
  • france
  • berlin
  • cham
  • rome
  • italie
  • tours
  • chinon
  • oise
  • ain
  • truth
  • chambre des communes
  • la république