Extrait du journal
tablissement d’une entente explicite sur les points principaux; il faut, en un mot, un pro gramme discuté et souscrit après discussion. Première difficulté, puisqu’il s’agit d’imposer dés engagements à des députés dont la plupart, dans les sessions précédentes, ont pris des haMtüdqs. de vote les plus contraires à la pratique du gouvernement; 'ConsLltutionhel/ Mais cette difficulté n’est que peu de chose en comparai son de la rédaction du programme dont nous parlons. Nous sommes fort étrangers aux vues de M. Gambetta, mais’ nous le croyons trop homme d’Etat, trop pénétré de ses devoirs en vers la République à l’établissement de laquel le il a tant contribué, pour supposer qu’il s’ap proprie les promesses faites par un grand nom bre de candidats dans la chaleur delà campagne électorale. Heureusement que la plupart de ceux qui se sont laissé imposer ces professions de foi seront les premiers à en sentir l’embarras une fois que les fumées de la bataille se seront dissipées. C’est alors qu’ils se demanderont si les exigences des comités répondent aux be soins et au tempéram'ent des populations. C’est alors qu’ils reconnaîtront que toutes les grosses questions sont déjà vidées, toutes les grosses tâches déjà achevées, ou peu s’en faut, et que c’est précisément pour cela que les politiciens de profession ont chargé les programmes de choses violentes ou chimériques. Ce qu’il fallait c’était laisser au pays le temps de digérer, pour ainsi parler, toutes les innovations du régime républicain, c’était lui donner à force d’ordre, de sécurité et de prospérité, le sentiment de la stabilité de nos jeunes institutions. Au lieu de cela, on a entrepris de le mettre à toutes sortes de nouvelles épreuves, on vient lui demander de revenir aujourd’hui sur les choses mêmes qu’on lui avait recommandées et fait accepter hier. Encore une fois, nous ne sommes point dans le secret dps vues de M. Gambetta, et nous' craignons qu’il ne soit obligé, dans tous les cas, de faire la part du feu; mais nous sommes per suadés que, s’il arrive au pouvoir, il sentira vite toute ce qu’il y a de dangereux dans l’ha bitude de faire de la politique pure l’aliment ordinaire d’un peuple. H comprendra en même temps ce qu’il y a de maladif, et, en der nière analyse, de puéril dans la manie de ra mener à tout prix les institutions à quelque type abstrait de symétrie et de logique. C’est un grand enfantillage que d’attendre beaucoup d’effet de ces reconstructions rationnelles. Un peuple puissant et vivant finit par adapter son pacte fondamental à ses besoins. L’usage y fait plus que les préoccupations de correction abstraite. Nous avons, en France, trop de foi aux choses écrites, et trop peu de confiance dans l’opinion. Une Constitution est toujours suffisante lorsque l’opinion, grâce à des lois libérales, circule fortement dans le corps poli tique, parce que cette .opinion finit toujours par s’imposer, directement ou indirectement, un peu plus tôt ou un peu plus tard. Il n’est pas jusqu’aux obstacles qui ne la servent en lui don nant une plus entière conscience d’elle-même. —»-—, •» Il est à peu près impossible de contrôler les nouvelles qui arrivent journellement de Tu nisie sur l’état sanitaire du corps d’expédition. Bien que toutes les correspondances particuliè. res signalent une situation assez fâcheuse, qui né ressemble en rien au tableau tracé par cer tains optimistes officieux, ces informations ne s’accordent ni sur l’étendue ni sur la cause du mal. Nous souhaitons vivement que les récits lès plus rassurants soient aussi les plus exacts ; mais, pour que nous puissions conserver cette confiance, il ne faudrait pas faire passer sous nos yeux beaucoup d’apologies comme celles qu'on vient d’essayer dans un journal du matin. Assurément, le général Farre a par faitement raison de se défendre. Sa res ponsabilité est doublement engagée dans l’entreprise tunisienne. Elle est engagée, au point de vue militaire, par la façon inusitée dont il a composé le corps d’armée"; elle est en gagée, au point de vue du bien-être des trou pes, par la partialité qu’il a toujours montrée pour l’intendance et les efforts, malheureuse ment couronnés- de succès, qu’il n’a cessé de faire pour empêcher le vote de la loi sur l’ad ministration militaire. Soit qu’on attribue les pertes trop nombreuses éprouvées par nos ré giments au manque de cohésion, conséquence nécessaire d’une improvisation trop hâtive ; soit qu’on trouve, dans les lenteurs de l’intendance, dans les maladresses dont se plaignent les mé decins militaires, la cause principale de l’état fâcheux signalé par les journaux, le ministre de la guerre doit comprendre que sa responsa bilité est également lourde et directe. Mais, en présence de questions précises posées par le Progrès militaire sur le nombre des pertes,...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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