Extrait du journal

. La cour d’appel de Paris a rendu hier un arrêt dans le procès entre les Amicales d’instituteurs et le cardinal Luçon, archevêque de Reims. Le cardinal faisait appel d’un jugement , rendu le 25 février dernier par le tribunal de Reims et, qui le condamnait à 500 francs de dommagesintérêts envers la , « Fédération des Amicales d’instituteurs » et 1’ « Amicale des instituteurs de la Marne », à la suite de la lecture, dans tou tes les églises du diocèse, de la fameuse « Let tre pastorale des. cardinaux, archevêques et évêques de France sur les droits et les devoirs des parents relativement à l’école ». La cour deParis a confirmé le jugement de Reims. , Le cardinal Luçon s’est-pourvu en cassation. Des juristes discutent, en effet la question de savoir si les associations plaignantes étaient valides et si leur action était recevable en jus tice. La controverse serait intéressante à divers égards ; mais quelle que soit la solution de la Cour suprême, il y a un fait politique qui do* mine le problème do: droit pur. Et ce fait poli tique est celui-ci : le clergé, le parti clérical et la presse cléricale ont donné la plus grande pu blicité à la lettre de l’épiscopat français contre l’école laïque; les protestations indignées des instituteurs ont accru et prolongé lo retentisse ment de celte affaire; et la discussion de la.loi de finances ne s’achèvera pas à la Chambre sans que l’incident ait des conséquences parle mentaires. C’est ainsi que la question se pose devant l’opinion publique. Or, pour tous les esprits vraiment libéraux, ceux que n’entraîne aucune •passion et que n’égare aucun parti pris, il n’est point douteux que la Lettre des évêques a man qué de mesure dans sa critique de l’école laïque et qu’elle a gravement atteint le personnel en seignant in fflobo dans son honneur et dans sa considération. Un seul des motifs invoqués par la cour de Paris suffirait pour justifier la.cond mnation. Le voici : Considérant qu’il ressort textuellement de ces paragraphes-que la plupart des écoles prétendues neutres sont un périt pour la foi et pour la vertu des élèves, parce que las maîtres et maîtresses ou tragent la foi de ces élèves et commettent cet in qualifiable abus de confiance, soit par les livres classiques, soit par l’enseignement, soit par mille industries que leur impiété leur suggère, et aussi parce gué la vertu des enfants y est en danger, surtout s’il s’agit de ces écoles mixtes oii l’on pra tique par le mélange des enfants des deux sexes un...