Extrait du journal

homme sans moralité, sans religion ; d’habitu des intempérantes... — Ah I c’est là ce que vous dites de moi ? fit Ralston, la voix calme et mesurée. Eh bien, mon sieur, écoutez ce que j’ai, moi, à vous dire : Vos paroles sont viles, fausses, calomniatrices, et je vous somme de les retirer à l’instant ! — Je n’ai pas l’habitude, monsieur, de parler à la légère et je suis toujours prêt à maintenir ce que j’ai dit. Nierez-vous que vous ayez donné le droit à quiconque de vous accuser d’habitudes intempérantes ? — Pas plus que vous je n’ai l'intention denier aucun de mes actes ou de mes torts. Mais vous qui avez toujours en bouche les mots de péché, de grâce, de pénitence, croyez-vous, oui pu non, qu’un homme puisse se repentir de ses erreurs et y renoncer? Reconnaissez-vous qu’il existe une chose qui s’appelle conversion ? — Rien ne m’oblige dé croire à la vôtre. — Dites que vous ne voulez pas l’admettre ; j’affirme, moi, que vous y croyez ; mais comme la chose vous contrarie, vous vous en tenez à votre première, opinion et vous ne vous faites pas faute de la répandre. Et cela, monsieur, s’ap pelle, par tous les pays du monde, diffamation, calomnie, mensonge... — Je défie l’univers entier de me convaincre de mensonge ! s’écria Alexandre, touché au point le plus sensible. — Oh, je vous connais bien ! homme vertueux et sincère l'Je connais votre talent pour fausser la vérité sans vous commettre. N’en avez-vous pas usé récemment d’une manière tout à fait re marquable avec ce pauvre Wingfield ? Oui, oui, je vous vois d’ici, jonglant avec les mots, ne disant pas en propres termes que je suis à l'heure présente un ivrogne et un dissipateur, car vous savez que cela est diamétralement opposé à la vérité, et votre conscience délicate ne vous per met pas de mentir bravement; mais vous ar rangeant de telle sorte que M. Beman était prêt à me congédier s’il n’avait prêté l’oreille à dés témoignages plus honorables que le vôtre. Eh bien, monsieur, ces viles insinuations, ces ca lomnies indignés, je vous somme de les désa vouer I — Je vous ai déjà dit, monsieur, que je n’ai aucune preuve du changement dont vous parlez. r- Je veux bien vous affirmer sur l’honneur...