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Le Temps, 5 octobre 1900

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Le Temps
5 octobre 1900


Extrait du journal

•— Allons ! je vois que je vais être épluché à fond ! dit le peintre avec bonne humeur. Au re voir, miss Lauderdale; au revoir, monsieur, je laisse ma réputation entre vos mains. — Soyez assuré qu’elle est entre les mains de sincères admirateurs ! Mais voulez-vous nous quitter déjà ? — Plaignez un pauvre artiste. J’ai des clients qui m’attendent. — Comment? Vous ne partagerez pas notre luncheon ? dit Robert insistant mollement. — Pas même cela, à mon vif regret. — Au revoir donc et mille fois merci ! — Pourquoi ce garçon si bien doué et, selon toute apparence, si bien intentionné, est-il si dé plaisant ? dit l’oncle Robert, pensif. — Ah! à vous aussi il déplaît? Moi je dirai presque qu’il me répugne ! Puis se rappelant les confidences d’Hester aux beaux jours de leur amitié, et le mal incom préhensible autant qu’effrayant .dont elle lui avait dit son mari affecté, elle ajouta avec re mords : — C’est mal d’exprimer une antipathie irrai sonnée, et après tout, il doit être aimable, puis que ma cousine l’aime tant... — Vous avez raison ! Ne disons point légère ment du, mal des gens. Et, pour être plus sûrs de notre affaire, revenons à ce coquin de Jack. Ainsi que je vous le disais, ma chère, quand je ne sais plus quoi est venu nous faire dévier de •notre sujet, je voudrais que ce maudit secret de votre mariage fût éclairci et débrouillé avant peu. J’ai examiné vos raisons pour attendre ; elles sont bonnes, et si j’avais quelques années, quelques mois seulement devant moi, je vous encouragerais à ce parti. Mais sais-je si je serai ici demain ? Et ma présence, ma sanction entraî nerait celle de bien des gens ; celle de votre père notamment... Il s’arrêta comme hors d’haleine. —■ Oncle Robert ! s’écria Katherine inquiète, vous sentez-vous plus mal ? Vous avez trop parlé ! Je vous ai fatigué !... — Un peu faible seulement, on dirait parfois que le cœur va cesser de battre... puis je me re prends à vivre ; mais cela ne pourra pas aller bien loin, dit le malade dont lè visage avait sou dain blêmi. — Oh ! mon oncle ! Laissez-moi envoyer cher cher le docteur Roulh. — Du tout/du tout! J’entends prendre mon luncheon en tête-à-tête avec vous; je neveux pas que Routh me prive dû cette petite fête ; après cela, j’irai faire ma sieste, bien sagement; mais...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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Données de classification
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