Extrait du journal

III —(Suite) Sous un prétexte quelconque, j’allai passer deux ou trois jours.à Rouen, j’emportai mes clefs. Sur mon ordre, un serrurier m’en fit une identique à celle de la chambre où mon père avait été frappé. Puis je revins. Pendant deux nuits, je guettai M. de Piral, au moyen du miroir. Pendant deux nuits, il vint chercher la clef. Sûr maintenant de la légèreté de ses mouvements comme de la profondeur de mon sommeil, il ne s’avançait même plus dans ma chambre. D’ailleurs j’obscurcis la veilleuse en la drapant d’une gaze et je me tassai dans mon lit, de manière à ne représenter qu’une masse indistincte. La troisième nuit, cette masse fut constituée, par des coussins roulés dans les draps, je me retirai de bonne heure. Mais, au lieu de me coucher, je redescendis avec précaution, sans être vue de personne. J’ouvris et refermai la. porte du salon avec ma double clef. Tout était en place, ainsi que je m’en assurai à la lueur d’une bougie. Seulement, au lieu de la trace . Reproduction interdite. ~ ~...