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Le Temps, 6 septembre 1910

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Le Temps
6 septembre 1910


Extrait du journal

de1 pressé, veus aussi, pour être venu les voir à .pareille heure, et nous ne profiterions pas de vôtre rencontre pour savoir tout:ce que vous avez dans le ventre? Tu veux rire, mon petit Alfred. On ne brûle pas ainsi la politesse à d’honnêtes’ garçons qui viennent de faire du quarante à l’heure sur. de sales pavés pour contempler votre binette. Nous ne vous lâchërons que lors que nous aurons vu vos amis. — Je vous en prie, monsieur, fit M. Alfred en s’adressant à Mallard, qui lui sémblait le plus raisonnable de ses interlocuteurs, veuillez considérer que rien ne m’oblige à répondre aux injonctions de votre jeune ami. Je n’ai aucun renseignement à vous donner sur deux hommes que je ne connais que par de vagues relations d’affaires. Je suis même si pëu au courant de leur vie, que je vencîis les voir ici, ne sachant point qu’ils étaient absents. Cette scène, vous en conviendrez, ne saurait se pro longer, et je serais obligé d’appeler, de me défendre, si l’on essayait plus longtemps de me contraindre. Cette observation, éminemment juste en principe, frappa l’esprit prudent de Mallard; elle troubla Louriau lui-même, qui tout à la douleur de ne pouvoir pénétrer tout de suite dans la demeure où il savait Louise enfermée, envisageait le reste avec indifférence et n’avait de haine véritable que contre l’ennemi connu. Mais Landrin était d’un autre caractère : il obéissait à de soudaines poussées, il croyait à la sûreté de son coup d’œil et quelque chose lui disait que le hasard venait de mettre entre leurs mains un homme qui devait être un des affi liés de la bande suspecte, un de ceux en tout cas par qui l’on pourrait être complètement éclairé sur des affaires mystérieuses. ’ C’est embêtant de ne pas être gendarme! répliqua-t-il simplement, à haute voix, en re gardant M. Alfred. Et comme celui-ci, affectant de mépriser une telle injure, haussait légèrement les épaules, ct> s’apprêter à se retirer. — Ah! ceci est autre chose, monsieur, ajouta aussitôt le jeune reporter. Je vous défends de pareils gestes quand j’exprime sincèrement mon estime et mon admiration pour les mo destes et dévoués serviteurs de la loi! Aussi bien, vous auriez tort de vous moquer d’eux, car nous les attendons ici, et j’aperçois là-haut-, près de la voiture... Il n’avait pas terminé, que M. Alfred, qui se disposait auparavant à gravir la côte, fit volteface et s’élança dans l’autre sens. Mais Landrin était plus jeune et plus leste que lui. Sans le toucher, sans le frôler même, il se retrouva, en deux bonds, face à face avec le fuyard. - cr-. Ne bous donnez pas à .croire, aue vous...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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