Extrait du journal

L'Assemblée n'a pas pu se séparer hier; la besogne législative gui lui restait à accomplir avant son entrée en vacances n'était pas épuisée. Dans sa séance du matin elle avait, ainsi qu'on l'a vu, expédié au pied levé une foule de projets de loi qui ne pouvaient fournir matière à de longs débats. Ce n'est qu'à la séançe du soir qu'elle s'est trouvée en mesure d'aborder l'examen de la loi relative aux 140 millions à accorder à la ville de Paris, en remboursement d'une partie de la contribution de guerre et des dommages. causés par l'insurrection de la Commune. On sait que de nombreux amendements, ont été présentés à ce projet on en compte bien de quinze à vingt; leurs auteurs n'étaient pas gens à battre en retraite sans combat. D'autres membres avaient aussi des discours tout prêts pour la discussion générale ils ont tenu à ne pas en perdre le bénéfice c'est ainsi que la Chambre a dû entendre successivement M. André (de la Charente) et M. de Ventavon, hostiles au projet; ne nous en plaignons pas les attaques dirigées par M. André contre l'arrangement intervenu entre la Ville de Paris et la commission du budget nous ont valu un excellent discours de M. Denormandie. L'honorable député de la Seine n'a pas seulement défendu les intérêts parisiens avec une habileté, une netteté, une franchise, une compétence du meilleur aloi; il a trouvé des accents véritablement éloquents pour rappeler le souvenir des souffrances si noblement supportées par Paris pendant le siège prussien, et réussi à émouvoir l'Assemblée. Les applaudissements qui ont accueilli ,sa péroraison ne venaient pas seulement des bancs de la gauche....