Extrait du journal

La crise parlementaire amenée par la démission de M. Grévy a eu un dénoûment aussi fâcheux qu'inattendu. Le candidat de la droite, M. Buffet, l'a emporté il a été élu par 304 suffrages contre M. Martel, qui n'en a obtenu que 285. L'écart entre ces deux concurrents n'est pas bien considérable, assurément; il n'est que de 19 voix, mais le résultat n'en est pas moins acquis, et il est significatif voilà les meneurs de la majorité maîtres jusqu'à nouvel ordre du fauteuil de la présidence. Pendant les vacances de l'Assemblée, ce sera M. M. Buffet qui présidera la commission de permanence et qui, à ce titre, sera charge de la partie la plus délicate des rapports de cette commission avec le gouvernement et avec son illustre chef, pour lequel il est suffisamment connu que ses sentimentspersonnels ne sont pas précisément des sentiments de cordialité et de sympathie. Le gouvernement n'avait d'ailleurs pas fait mystère de ses préférences pour M. Martel; M. Thiers était comme nous l'avons déjà dit, venu tout exprès à la séance pour déposer son vote en sa faveur, et tous les ministres ont, paraît-il, à son exemple, donné leur voix à ce candidat. Un journal croit même pouvoir assurer que M. de Goulard s'était engagé, au nom de ses amis du centre droit, à faire élire l'honorable député du Pas-de-Calais, à la condition que le gouvernement se rallierait définitivement au projet de la commission sur la mairie de Lyon, et l'on a vu que dans la séance d'avant-hier, par l'organe même du ministre de l'intérieur, le gouvernement avait fait honneur à cet engagement supposé. Il y aurait donc eu de la part des chefs de la majorité rupture de cette sorte do contrat:...