Extrait du journal

et l’harmonie des accents favorisaient, aux bords de la Moldau, les nobles facultés d’un peuple puissant... En arriverons-nous à ce point que Prague sombre sans espoir sous le flot slave, et que l’histoire seule se souvienne d’ane époque où, sous la Montagne-Blanche, vi vaient des hommes qui ne savaient donner cours à leurs joies et à leurs douleurs que dans la langue allemande? Non, cela ne sera pas. C’est le fruit de leurs labeurs, c’est leur civilisation que les Allemands défendent à Prague, et ce ne sont pas des élections qui pourront décider de la lutte. » Les lecteurs tchèques de la feuille viennoise seront sans doute peu flattés d’être assimilés à une horde de barbares, prêts à balayer toute civilisation du quadrilatère bohémien. Mais les appels enflammés que la Nouvelle Presse libre adresse aux Allemands d’Autriche pour les animer à reprendre Prague aux Slaves, comme un gant jeté dans les rangs ennemis, ont peu de chances d’être entendus à leur véritable adresse, à Berlin. C’est la fatalité des Allemands d’Autriche de combattre pour une cause aban donnée par le puissant protagoniste de leur race. Le prince de Bismarck a mainte fois dé savoué et découragé leurs efforts; il ne tient point à entretenir les traditions allemandes de l’Autriche ; son intérêt lui commande, au con traire, d’en faire l’avant-garde de l’Allemagne à l’Est et au Sud. Les libéraux allemands d’Àutriehe ont droit à l’estimé de l’histoire, comme tous les défenseurs des causes perdues; mais ils ne sauraient en changer le cours. Les civili tés qu’échangent, à cette heure, les feuilles sla ves de Prague et les organes officieux de Ber lin les avertissent que les parts sont faites et les conditions de l’entente réglées entre le comte Taaffe et le prince de Bismarck.' _____—. • -»—-——IiÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES de» correspondants particuliers du Temps...