Extrait du journal
M. Frédéric Passy a adressé la lettre suivante ’ aux membres de la Chambre des communes signa taires de l'adresse au président do la République française. Cette lettre est signée, de 250 membres de la. Chambre des députés" français. A messieurs les membres de la Chambre des commu nes signataires de l’adresse au président de la République française. Messieurs, > Nous avons eu connaissance du document que, par ‘ l’intermédiaire de l’un de nous, vous avez fait parvenir ‘ au président de la République française. Ce document, ainsi qu’il le dit lui-même, s’adresse • en la personne du président, au peuple et au gouver nement de la France. Nous croyons de notre droit et de notre devoir de vous en remercier. En envoyant à une nation amie, à l’occasion de faits récents, des témoignages de sympathie dont la forme même atteste l’empressement et double le prix,, vous avez voulu à la fois, messieurs, faire disparaître toute trace des malentendus auxquels ces faits au raient pu donner lieu, et affirmer, au nom de l’Angle terre libérale, comme on l’affirmait presque au même moment au nom de l'Italie libérale et du libéral gou vernement des Etats-Unis, les sentiments qu’inspirent au monde la sagesse, la force et la modération d’un, pays qui, suivant le beau et noble langage de son premier magistrat, se venge des malheurs et des in justices dont il a pu être victime, en donnant aux étrangers qui le visitent le spectacle de son amour du travail, de la paix et de la fraternité. Soyez assurés, messieurs, que l’incident qui a pro voqué votre démarche n’avait laissé dans nos cœurs, à l’égard de la Grande-Bretagne, aucun ressentiment injuste. Mais, s’il en avait été autrement, vous auriez trouvé le moyen, non seulement d’ell'açer de son sou venir toute amertume, mais d’y substituer la grati tude la plus vive et la plus sincère. Il est impossible, messieurs, qu’entre les nations, • comme entre les familles et les individus, même les meilleurs, ne surgissent pas parfois des divergences de vues et d’intérêts. Mais, lorsque la raison et la bienveillance habitent dans leurs cœurs et dans leurs esprits, les nuages se dissipent et les difficultés s'a planissent. C’est ce que nous sommés amenés grâce à vous, messieurs, à constater une fois de plus. Permettex-noüs d’espérer que la Conférence parle mentaire internationale à laquelle, d’accord avec un certain nombre d’entre vous, nous avons convié pour le 29 de ce mois les membres des divers parlements du monde civilisé, et pour laquelle nous recevons de toutes parts les meilleures assurances, nous fournira l’occasion d'en donner ensemble une nouvelle preuve et de contribuer, par l'heureuse entente des représen tants autorisés de l’opinion et de la conscience uni verselles, à écarter de l’horizon politique quelquesunes dos menaces qui l’assombrissent, et à alléger pour cette grande masse humaine qui ne demande qu’a travailler en repos, le poids des charges et des inquiétudes sous lesquelles elle ploie depuis trop longtemps. Et veuillez, en attendant, messieurs, agréer l’expression de nos sentiments dévoués et fra ternels....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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