Extrait du journal

avantages réels qu’ils obtiendront et, si toutes leurs aspirations ne sont pas satisfaites d’un . seul coup, ils pourront se dire que l’avenir ne leur est pas fermé par une loi qui n’est à aucun degré et qui ne prétend pas à être une loi dp principes. V —: Mg». —: : A propos du budget des affaires étrangères, hier a recommencé devant la Chambre l’éter nelle et périodique discussion sur le maintien ou la suppression de l’ambassade française près le Saint-Siège. L’extrême gauche, une fois de plus, a tenu à montrer qu’elle était sourde à toutes les leçons et aveugle à tous les avertissements. Quand un ministère radical et composé presque entièrement d’hommes qui, jadis, avaient voté contre le maintien de cette représentation de la France auprès du pape était au pouvoir, ce ministère a dû, comme tous les autres, demander le vote du crédit né cessaire. Il l’a demandé et il l'a obtenu de ses amis. Cette expérience ne devrait-ellepas suffire pour faire soupçonner aux plus fanatiques qu’outre la question de principe et de théorie il y a dans cette affaire d’immenses intérêts français engagés, intérêts que le patriotisme de M. Anatole de la Forge lui-même, dès qu’il en aurait la garde, ne lui permettrait certainement pas de sacrifier? A l’extrême gauche, on affecte toujours de croire que notre ambassadeur n’est là que pour faire honneur au pape et servir les intérêts de l’Eglise. Si cela était vrai, ils au raient raison ; mais la vérité est autre. Notre ambassadeur est au Vatican pour y servir les intérêts de la France, pour les défendre et les sauvegarder. Laissons de côté pour aujourd’hui les inté rêts français à l’extérieur. N’est-il pas vrai que la religion catholique est puissante en France, que son clergé et ses fidèles exercent sur le pays une grande action et qu’ils professent en même temps une obéissance religieuse entière à l’égard du pape? Qui donc voudra soutenir „ qûe le gouvernement français n’a pas un inté( rêt de premier ordre à se mettre en relation et à communiquer officiellement et constamment avec le chef du catholicisme ? Ne faudrait-il pas accuser d’impéritie et de sottise le ministre qui briserait de ses propres mains soit le Con cordat, soit l’ambassade près le Saint-Siège, c’est-à-dire les seuls moyens indirects mais sûrs qu’il possède encore de contenir le clergé et l’Eglise catholique dans le cercle de leur ac tion légitime? Une autre chose qui nous étonne toujours de la part des députés républicains qui prétendent à l'honneur et à la charge de gouverner la France et de fonder à jamais le règne de la République, c’est de les entendre déclarer qu’entre le catholicisme et la République il n’y a ni transaction ni accommodement possibles, qu’entre eux c’est une guerre à mort. Gomment ne voient-ils pas d’abord que c’est dénaturer le caractère civil et laïque du régime républicain que d’en faire une sorte de religion opposée à une autre religion et obligée de la détruire pour la remplacer? En second lieu, quel profit trouvez-vous à obliger ainsi gratuitement l’é lecteur à choisir entre sa foi religieuse tradi tionnelle et votre candidature? Que les monar chistes aient intérêt à poser ainsi la question politique, on le comprend de reste; mais on reste confondu quand on voit des républicains mettre tous leurs soins par leurs discours et par leurs votes à leur donner raison devant le paysCe qui peut consoler les radicaux de leur at titude, c’est que les députés boulangistes leur _ont tenir. hier fidèle xomnafi'nie. Ils ont voté contre l’ambassade auprès du pape comme ils avaient voté l’autre jour contre le budget des cultes. Il ne fallait pas attendre moins des amis intimes de l’homme qui se prépare à jouer le rôle de protecteur du clergé et de restaurateur des autels. * AFFAIRES COLONIALES...