Extrait du journal
c’est alors à moi que le sbire aurait affaire. — Allons, dit-il en se levant, nous sommes d’accord, mais ne nous endormons pas sur le rôti. J’entends Broussousse et Martin qui par tent. Il est temps de nous mettre à l’œuvre. L’oncle Didier, voyant qu’il avait tout le monde contre lui, ne dit plus rien. Et cette nuit même, on se mit à composer les lettres d’Emma Harte, sans désemparer, jusqu’au pe tit jour. C’est l’oncle Jean qui se chargea de la besogne principale, car lui seul connaissait l’allemand, l’anglais, l’italien. J’étais émerveillé de son adresse ; il n’avait pas oublié le métier. Moi, je manœuvrais la pressé. Au bout de dix jours, l’affaire était faite, et alors l’oncle Jean se rendit à notre petite ferme de Kortzeroth, avec Hans et le brave Limousin. Trois semaines environ se passèrent sans rien de nouveau. L’oncle Jean remontait la vieille ferme sur le modèle de celles qu’il avait vues sur le bord du lac Ontario, garnissant le fenil, le bûcher, ache tant du bétail, le tout rondement, et venant de temps en temps à Sarrebourgnous expliquer ses réformes. Il prenait aussi, je pense, ses mesures pour forcer le colonel Barbatzy à se battre. Quant à moi, j’avais communiqué mes vues sur Louise à la mère et à l’oncle Didier. Ils en étaient enchantés, et, vers la fin de l’automne, je venais d’écrire à Georges Merlin ma de mande, en exposant à mon futur beau-père ma position de capitaine en demi-solde, mes écono mies et la promesse formelle de l’oncle Didier, imprimeur à Sarrebourg, de me céder la suite de ses affaires moyennant une part de tant dans les bénéfices. Nous attendions sa réponse, lorsque, un ma tin du mois de novembre, entre neuf et dix heures, trois officiers de hussards autrichiens firent halte à notre porte ; le colonel Barbatzy était du nombre. Ils attachèrent leurs chevaux à la grille du verger et entrèrent. L’oncle Didier,- son bonnet de coton sur sa grosse tête, tranquillement assis à son bureau, corrigeait les épreuves; Broussousse et Martin, devant leurs cases, composaient le numéro du ....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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