Extrait du journal
POUR LA SÉCURITÉ DE PARIS On a parlé, l’autre jour, ‘de l’augmentation nécessaire des crédits demandés destinés à la police do Paris et de la banlieue. La mesure s’impose ; mais, pour nous rendre la sécurité perdue, elle no sera pas suffisante..Quand on lit le calendrier du revolver que le Matin a l’heureuse idée de publier de temps à autre, on est terrifié par cette série de crimes ou d’attentîits dont une grande-partie pouvaient être em pêchés. Si la société remplissait tout son devoir de vigilance et de répression, la vie des braves gens serait moins menacée. Nous avons lu avec plaisir qu’un magistrat très distingué du par quet de Paris, M. de Casablanca, remplaçant le -procureur de la République en congé, avait fait appel a minirria de certaines condamna tions vraiment trop légères prononcées par le tribunal correctionnel contre les porteurs de 'revolver." Trop souvent, nous avons' eu à regretter ce qui nous semblait mollesse de la part du parquet, et de la part des magistrats assis, indulgence peu prévoyante. Si.nQs tribunaux _&’&Der.coiveni enfin du péril : social où nous a conduits la fausse philanthro pie et l’humanitarisme dévoyé, nous ne leur marchanderons pas nos félicitations et nos re merciements. Ils ont d’ailleurs à réparer bien des erreurs de nos soi-disant « bons juges ». Faut-il aller plus loin? Faut-il introduire dans le Code des châtiments nouveaux, contre les apâclies? L’idée d’employer le chat à neuf queues comme en Angleterre a, il faut bien le dire, séduit l’opinion courante. Un député va, dit-on, en proposer l’application. Nous ne sa vons pas s'il sera suivi, car il existe un respect humain contre les peines corporelles ;'mais l’adhésion de tant de gens à un projet qui, il y a dixans, eût scandalisé la sensiblerie courante, cette adhésion est un fait digne de grande at tention. Le public en a assez de ne pas être protégé contre les criminels. Il ne se contentera pas de l’explication qu’on lui donne dans cer-, tains journaux, peu favorables à. la,police et amis du laisser-aller. On nous dit là que le développement de l’apaclierie est une des formes ou une des conséquences de la crise de l’apprentissage. Les tout jeunes gens qu’on ne prend plus à J’atelier et qu’on laisse sur le pavé de ia rue deviennent des apaches par suite des mauvaises fréquentations. Il y a du vrai, beaucoup de vrai, dans cette observation ; mais si nous .devions attendre que- la question de l’apprentissage fût résolue pourvoir disparaître les apaches, il .est probable qu'auparavant nous serions tous morts (et morts, à la rigueur, d’une mort naturelle). Courons,donc au plus pressé. Et c’est vers le gouvernement que l’opinion se tourne, anxieuse. Le gouvernement existe depuis quinze mois. Il a fait beaucoup de.pro messes. Au. bout de ce long crédit, on attend qu’il agisse. La sécurité de Paris doit être, avec...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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