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Le Temps, 9 août 1872

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Le Temps
9 août 1872


Extrait du journal

Le Parlement se sépare après-demain, et la tribune anglaise va devenirmuette pour six 'mois. Comme toujours à la veille de la clôture des sessions, tout membre qui veut être renseigné sur un point quelconque de politique ou d'intérêt général, se hâte de mettre à profit le peu de temps qui reste, et les demandes .de renseignements se succèdent plus nombreuses que jamais à la Chambre des communes. Au milieu de cette mêlée de questions, la nouvelle politique commerciale de. la France et. l'influence qu'elle est appelée à exercer, sur,les futures relations des deux pays, ne pouvaient être oubliées. On. a p.u voir, en effet, par diverses dépêches, que ce sujet préoccupait vivement nos voisins. L'autre jour c'était à propos de l'exportation des charbons et de la possibilité, à l'expiration du traité de commerce, de frapper d'un droit de sortie les expéditions "à destination de nos ports de la Manche, qu'une interrogation était adressée au gouvernement anglais. Avant-hier soir, une autre interpellation était encore faite au ministère Gladstone relativement aux droits différentiels perçus en France sur les marchandises importées par navires anglais en exécution de la loi de la marine marchande naguère votée à Versailles, et aux suites des protestations que le cabinet de Saint-James a formulées contre l'application de cette loi. Nous avons annoncé hier qu'à cette question de M. Graves, lord Enfield avait répondu que le gouvernement français refusait de se rendre aux observations de la GrandeBretagne et maintenait son droit de frapper d'un droit différentiel les produits arrivant dans nos ports sous pavillon britannique, mais que l'Angleterre avait renouvelé ses représentations et que l'affaire demeurait pendante entreles deuxgouvernements.Tous ces incidents montrent combien d'appréhensions la regrettable évolution économique qui est en voie de s'opérer chez nous, a suscitées de l'autre côté du détroit et quelles peuvent en être les conséquences. On paraît croire dans nos régions officielles que l'Angleterre est engagée trop avant dans les principes du libre-échange pour passer jamais de la simple réclamation aux actes et pour songer sérieusement aux représailles. Nous voulons espérer que l'événement ne viendra pas démentir ces prévisions optimistes, mais il ne faut pourtant pas oublier que le protectionnisme n'est pas [absolument mort dans le Royaume-Uni, et qu'il pourrait, à un moment donné, trouver dans les intérêts froissés un utile auxiliaire, au grand détriment de nos producteurs de Bordeaux et des Charentes, des fabricants de Paris et de Lyon, et des nombreuses industries qui importent les houilles de Newcastle....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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