Extrait du journal

A bord de 1 ’Egérie, le lieutenant Vuillemot, pendant les seize jours que dura la traversée, écrivit à ses amis une assez longue lettre, affectant parfois la forme d’un journal de voyage. Toutefois, comme il s’en accuse lui-même, il se laissa volontiers distraire par la rêve rie du soin de noter ses impressions. Il ne relâcha d’ailieurs dans aucun lieu - célèbre et vraiment digne d’intérêt, et c’est seulement du pont fuyant du navire qu’il put saluer toutes ces ri. ves fameuses de la Méditerranée. Nous nous bornerons donc à prendre, quasi au hazard, quelques fragments de cette lettre, pour maintenir la liaison entre les lettres de France déjà citées et celles qui vont suivre. Nous supprimons beaucoup de passages qui ne sont pas sans valeur, mais après Chateaubriand, après Lamartine, après Byron, après Gauthier, Gérard de Nerval et tant d’au tres, comment toucher encore à ce poème éternel de l’Orient? Nous avons hâte d’ailleurs d’arriver à la partie militaire de cette correspondance....