Extrait du journal
On se demandait, depuis quelque temps déjà, ce qu’allaient faire les «ralliés». Sai siraient-ils l’occasion des embarras actuels pour secouer sur le seuil de la République la poussière de leurs sandales, ou bien, cé dant aux sollicitations, il faudrait même dire aux sommations de la droite royaliste, abjureraient-ils la foi nouvelle pour retour ner, confus et repentants, à l’ancienne? Le doute était possible précisément parce que les « ralliés » avaient pris soin d’éviter, jus qu’ici, les paroles décisives, les engagements sur lesquels on ne revient pas, et qu’à con sulter leurs actes, leurs votes, on y démêlait une singulière et fâcheuse inconsistance. S’ils se joignaient ün jour à la majorité, on les voyait le lendemain grossir l’opposition et favoriser, dans la mesure de leurs forces, l'ouverture ou la prolongation des crises. Qu’allaient faire, encore une fois, les ralliés, dans des circonstances aussi ambiguës ? La lettre que M. Jacques Piou vient d’é crire à un groupe de jeunes gens, et dont on trouvera plus loin le texte, apporte une ré ponse- à cette question et paraît de nature à lever ce doute. Le fondateur de la droite constitutionnelle a signé seul, il est vrai, ce document, qui ne constitue pas, à propre ment parler, le manifeste d’un groupe. Mais il s’exprime, à plusieurs reprises, au nom des amis qui pensent comme lui, et il met au pluriel ses principales déclarations. « Nous ne songeons pas à nous dédire : nous considérons toujours la République comme le gouvernement légal ; nous per sistons dans notre pensée de créer un parti tory. » Voilà qui est suffisamment net et ; précis, et qui, en tout cas, constitue une fin ae non-recevoir aux avances comme aux objurgations de la droite intransigeante. Sans doute, si l’on voulait remonter dans le passé, on pourrait y trouver des raisons nous ne disons pas de suspecter la bonne...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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