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Le Temps, 9 mai 1878

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Le Temps
9 mai 1878


Extrait du journal

Dans un article remarquable et d’une forme élégante, le Times s’occupe des commentaires de la presse parisienne sur les gracieux discours du prince de Galles. Ces discours, dit le grand journal anglais, ont fait grand plaisir aux Français, et cela est bien naturel. Mais quelques feuil les monarchistes se sont donné trop de peine pour découvrir et exposer les motifs qui ont inspiré le prince de Galles, comme s’il pouvait y avoir là quelque chose de mystérieux, alors que le prince de Galles a simplement exprimé ce que sentent au jourd’hui la grande majorité des Anglais, et voici comment le Times développe cette pensée . La vérité est que nous aimons aujourd’hui les Français pour leurs bonnes qualités... La réconciliation s’est faite lentement. Mais nous avons le droit de dire que nous avons fait plus que la moitié de la route pour aller à la ren contre des Français. Nous voyageons plus que nos voisins. Il est vrai que ceux-ci peu vent dire que, leur pays leur paraissant le plus agréable du monde, ils ne sont pas tentés de le fuir autant que nous fuyons nos brumes et nos pluies. Tous les Anglais bien élevés lisent le français, même lorsqu’ils ne le par lent pas. Nos voisins, à vrai dire, ne nous rendent pas tout à fait la pareille, mais ils peuvent alléguer que leur langage est assez charmant pour suffire à tous leurs besoins1 littéraires... Quoi qu’il en soit, les Anglais ont commencé à comprendre, et, en consé quence, à aimer la France longtemps avant la guerre de Crimée... Le Times explique ensuite comment peu à peu ce sentiment a grandi en An gleterre, et il termine ainsi : Rien n’a contribué autant à nous inspirer du respect pour la France que les qualités politiques dont elle a fait preuve depuis la chute de l’empire. Autrefois c’était un axiome pour la plupart de nos compatriotes que les Français étaient frivoles, changeants, vio lents, incapables de vivre avec un gouverne ment parlementaire....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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