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Le Temps, 10 mai 1878

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Le Temps
10 mai 1878


Extrait du journal

L'événement de la séance d'hier, au Sénat, a été le discours de M. de Freycinet. Partisans et adversaires du projet de loi actuel sur.les chemins de fer attendaient, non sans une certaine impatience, les déclarations du ministre, des travaux publics. Sans doute, dès la reprise de la discussion, l'honorable rapporteur de la commission, M. Feray, avait dissipé déjà bien des idées préconçues, réfuté par des chiffres nombreux et précis plusieurs des assertions émises contre la loi. En soutenant l'opinion de la commission, M. Feray n'a pas craint d'entrer dans les détails techniques qui semblaient de nature à éclairer le Sénat, et il a fait preuve, dans celte tâche difficile, d'un talent toujours élevé. Mais c'est surtout l'expression officielle de la pensée du gouvernement que l'on était désireux d'entendre. M. de Ventavon, qui a repliqué au rapporteur, a très bien exprimé ce sentiment général. Il a rappelé les dangers reconnus de l'exploitation des chemins de fer par l'Evat il a affirmé que le rachat des lignes secondaires, que propose le gouvernement, doit conduire à ce mode d'exploitation funeste, et que, par un entraînement forcé, par un enchaînement inévitable l'Etat serait amené tôt ou tard à un rachat de toutes les lignes. Le meilleur moyen d'éviter cette éventualité, a conclu M. deVentavon, c'est de repousser le projet du gouvernement. Dès lors, tout l'intérêt véritable du débat éiait concentré sur l'exposé des vues qu'allait avoir à faire M. de Freycinet. On connaît le genre d'éloquence du ministre des travaux publics. D'une sobriété et d'une précision incomparables, d'une netteté dont l'élégance n'exclut pas la grandeur, le langage de M. Freycinet porte la lumière sur les questions les plus ardues, et, par son indéniable accent de sincérité, va droit aux esprits les plus rebelles qu'il soumet à la toute-puissance de la vérité. On avait appris à connaître, à la Chambre des députés, cet orateur d'affaires accompli; mais peut-être M. de Freycinet a-t-il encore dépassé hier ce qu'on était en droit d'attendre de lui....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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