Extrait du journal

En effet, le. pacte de consultation prévu par le projet britannique du 16 mars 1933 est défini de telle manière et subordonné à de telles con ditions, qu’il né saurait avoir la moindre effica cité, ni par conséquent assurer la moindre sécu rité. Relisons les articles 2 à 6. Entendu, l’article 2 pose, en principe, qu’ « une guerre, entreprise en violation du pacte de Paris... sera considérée comme une violation des obligations contractées vis-à-vis de chacune des hautes puissances contractantes ». Mais alors les sanctions seront immédiates et unanimes.Elles vont être prévues à l’article 3. Quel excès de logique et quelle erreur de juge ment! Au cas où serait ainsi violé l’engage ment solennel pris à la face de l’univers visà-vis de fous les peuples de la terre1 par une libre décision des volontés nationales, dans une atmosphère de paix sereine, la séule représaille sera « une conférence immédiate dés hautes /puissances contractantes », réunies par les soins el sous les auspices du secrétariat général de Genève. L’unique sanction serait d’abondants discours. , - Mais, répliquera l’optimiste, il ne s’agfl que d’un retard de quelques heures, voire de quel ques jours, — il peut'd’ailleurs être fatal pour l’assailli et -providentiel pour l’agresseur. Des délibérations sortiront des décisions telles, que la riposte sera irrésistible et le. châtiment immédiat. -, -. . -. - . Je suis au regret de constater, que je ne trouve rien de semblable dans l’article 5. Certes, il définit la tâche de la conférence. Mais celte tâche est d’ordre juridique et moral. Les délégués devront d’abord « constater si une violation du pacte de Paris a été commise ». Et, au- cas où. il y aura eu assez de sàng versé pour que le consvtat soit certain, que fera l’au guste aréopage? Evidemment, il, déclenchera les représailles. Pas du tout, il « déterminera quelle ou quelles parties dans le conflit doit ou doivent être tenues responsables ». Des dé filés de témoins. Des dépouillements d’archives. Des semaines de délibérations. Des volumes d’enquêtes. Et pendant ce temps les hommes...