Extrait du journal
son jeu; et puis, là. c’est plus fort que moi ; clic n’est jamais ni vraie, ni simple, ni variée sur tout. Sa diction est d’une désespérante monoto nie. Et quand j’en fais l’observation, on me dit : c’est que ce rôle-là, ce n’était pas son affaire I — Je finirai par croire qu’elle n’est bonne que dans les rôles qu’elle ne joue pas. Je n’ai pu voir le Cid, étant tout aussitôt parti pour l’Odéon, où so jouait l’à-propos en vers de M. Auguste Audy. la Marquise. Le titre seul suffirait à vous indiquer le sujet. Il s’agit do trouver une façon de mettre en scène les stances célèbres composées par Corneille déjà vieux pour la Duparc, que l’on appelait la Marquise : Marquise si mon visage, A quelques trails un peu vieus, Souvenez-vous qu’à mon âge Vous no vaudrez guère mieux, etc. M. Auguste Audy n’a pas eu la primeur de cette idéo. Ces vers ont été plus d’une fois réci tés dans les à-propos do Corneille, et notam ment il y a quelques années à l’Odéon, par Mlle Nancy Martel, qui les a dits avec beaucoup de bonne grâce. Ce Qui appartient à M. Auguste Audy, c’est le commentaire que fait malicieuse ment la marquise de ces stances, après que Cor neille les lui a dites jusqu’à la dernière. Pensez-y, belle marquise, . Quoique un grison fasse effroi, Il vaut bien qu’on le courtise Quand il est fait comme moi. La marquise prend le manuscrit des maina du poète, et, avec une petite moue railleuse ; Ces vers si pleins d'esprit et d'un grand caractère, N’ont pas l'air, à mon sens, do jaillir d'un cratère. Le véritable amant dit-il : <• Analysons », Voyons si pour aimer j’ai do bonnes raisons Et si pour être aimé je n’ai point passé l'âge. L’amour ne serait plus l’amour s’il était sage... M. Auguste Audy a voulu, pour terminer pièce, que Corneille revînt à de meilleurs senti ments et fît amende honorable aux mains de sa femme, qui lui pardonne, et de son frère cadet, Thomas Corneille, qui lui a fait uu beau sermon sur la fidélité conjugale. Qui fait l’aveu d’un tort est vite corrigé; Je le suis. Oui, tantôt, comme un aigle eficagè, J’avais livré ma force aux pires des misères; Mais vous m’avez rendu mes ailes et mes serras, Amis, et je suis libre en face des grands cieux. Et je puis franchement regarder dans vos youx. Détaché désormais des rêves illusoires, Tranquille, je m’en vais vers de nouvelles gloires. Là-dessus, il embrasse sa femme : Ton cœur bat sur mon cœur ainsi qu’au premier jour*! Chère femme ; voilà le véritable amour....
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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