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Le Temps, 11 août 1875

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Le Temps
11 août 1875


Extrait du journal

Elle me conduisit dans le plus bel en droit de sa résidence. C’était un petit lac limpide qui ressemblait à un dia mant vert enchâssé dans un anneau de fleurs, et où se jouaient des poissons de toutes les nuances de l’orange et de la cornaline, des carpes de Chine couleur d’ambre, des cygnes blancs et noirs, des sarcelles exotiques vêtues de pierreries, et, au fond de l’eau, des coquillages de nacre et de pourpre, des salamandres aux vives couleurs et aux panaches den telés, enfin tout un monde de merveilles vivantes glissant et plongeant sur un lit de sable argenté, où poussaient des herbes fines plus fleuries et plus jolies les unes que les autres. Autour ae ce vaste bassin s’arrondissait sur plu sieurs rangs une colonnade de porphyre à chapiteaux d-’albâtre. L’entablement fait des minéraux les plus précieux dis paraissait presque sous les clématites, les jasmins, les glycines, les bryones et les chèvrefeuilles où mille oiseaux fai saient leurs nids. Des buissons de roses de toutes nuances et de tous parfums, se miraient dans l’eau ainsi que le fût des colonnes et les belles statues de marbre de Paros placées sous les arca des. Au milieu du bassin jaillissait en mille fusées de diamants et de -perles un jet d’eau qui retombaii dans de co lossales vasques de nacre. ' Le fond de l’amphithéâtre d’architec ture s’ouvrait sur de riants parterres qu’ombrageaient des arbres géants cou ronnés de fleurs et de fruits, et dont les tiges enlacées de pampres formaient, au delà de la colonnade de porphyre, une colonnade de verdure et de [fleurs. La fée me fit asseoir avec elle au seuil d’une grotte d’où s’élançait une cascade mélodieuse et que tapissaient les beaux rubans des scolopendres et le velours des mousses fraîches diamantées de gouttes d’eau. — Tout ce que tu vois là, me dit-elle, est mon ouvrage. Tout cela est fait de poussière; c’est en secouant ma robe dans les nuages que j’ai fourni tous les matériaux de ce paradis. Mon ami le feu qui les avait lancés dans les airs, les a rèpris pour les recuire, les cristal...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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