Extrait du journal

La réunion s’est terminée au milieu des vociféra tions, des cris d’animaux et des cantiques qu’une partie de l’auditoire chantait par dérision à cause de l’allure ot du vêtement quasi monastiques d’un au tre candidat, un certain M. Lacaille (?)... Voilà ce que les radicaux socialistes ont fait du suffrage uni> vcrsel, de la., lutte pour les principes et de la liberté de réunion. Foire aux candidatures inconnues ou bizarres, accusations personnelles, pugilat et chari vari : voilà ce qu’ils nous ont donnév ——: ——♦ — — . DURES LEÇONS Il n’est guère de programme socialiste où ne fi gure, parmi lés réformes les plus urgentes, la sup pression des octrois. C’est là, y déclare-t-on, une des charges les plus lourdes pour le peuple, puis qu’elles augmentent le prix d’objets et de denrées absolument nécessaires à la vie. On pourrait croire; par conséquent, qu’une des principales prôoccupa. tions des municipalités socialistes serait de tendre vers l’abolition de ces taxes; et, en attendant, de tout faire pour les diminuer. ! Or, c’est précisément le contraire qui se produit. Déjà, à Roubaix, l’administration socialiste, loin de tenir les promesses faites aux électeurs, avait sen siblement accru les droits d’octroi. Il n’en fut pas autrement à Saint-Denis. C’est môme, on s’en sou vient, ce qui motiva la démission de la minorité ré publicaine. Voici maintenant que les collectivistes de Montluçon se lancent à leur tour dans cette voie et, d’après les chiffres que nous avons sous les yeux, ils auront vite .rattrapé .les camarades. Depuis le 5 de ce mois, tous les matériaux servant à la construction ont été frappés d’une augmentation de 50 à 100 0/0. Les droits sur les vins ont été portés do 1 fr. 50 à 2 francs, les droits sur le bois à brûler de 50 centimes à 1 franc. Même accroissement pro portionnel pour les charbons. Mais le plus singulier, c’est que l’augmentation la plus forte atteint les denrées alimentaires dé première nécessité : celles-: ci, comme la viande de bœuf et de mouton, ont été majorées dans la proportion invraisemblable de 150 0/0. Pauvres administrés ! Ce n’est pas le conseil mu nicipal socialiste qui aidera à renouveler, pour les humbles ménages, le vieux rêve de la « poule au pot» ou celui, plus moderne du « haricot de mouton». Les Montluçonnais ont, il est vrai,la satisfaction de se voir couvrir de fleurs dans les discours de réunions publiques et dans les articles d’une certaine presse. On les glorifie d’avoir montré l’exemple et d’avoir indiqué comment peut se réaliser, par le bulletin de vote,la « conquête pacifique des pouvoirs publics »., Mais c’est là une gloire qu’il faut payer, et très cher. A Saint-Denis on a môme trouvé que c’était trop cher et, à deux reprises déjà, en réélisant les répu blicains protestataires, le suffrage universel a prouvé qu’il n’était plus en humeur de s’offrir un pareil luxe. Qui sait si sur d’autres points les mêmes cau ses n’amèneront pas les mômes effets? Il est vexant, somme toute, quand on a compté sur l’âge d’or, pro mis par les candidats, de voir venir, en fin de compte, avec la surélévation des taxes, un peu plus de gêne et de misère. C’est une leçon expérimentale bien amère. Puisse-t-elle au moins porter ses fruits l...