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Le Temps, 11 janvier 1898

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Le Temps
11 janvier 1898


Extrait du journal

essayeur qui examine.des parcelles d’or. Assu rément, depuis leur tête-à-tête sous le frêne de la terrasse, Catherine lui avait donné de précieuses marques d’attachement. Elle met tait pour lui dans ses gestes, dans ses regards, dans ses paroles, une délicate et câline ten dresse. Elle manifestait avec sa sincérité ha bituelle le plaisir qu’elle éprouvait à le voir, à causer et à se promener avec lui. Elle s’ingéniait à dissiper son humeur mélancolique et à le ré conforter. Ce jour même, ils avaient reparcouru ensemble les futaies de la Bolante, ils étaient descendus dans la combe aux muguets et, pour en remonter la pente, Mlle de Louëssart avait accepté son aide avec une si affectueuse con fiance! Ils avaient gravi le versant, la main dans la main ; une fois sur le plateau, leur étreinte ne s’était pas dénouée et pendant le retour, ii avait senti avec bonheur cette mignonne main blanche se fondre dans la sienne. La voluptueuse im pression durait encore et, tout en y repensant, Vital croyait sentir le tiède frémissement des doigts prisonniers. . Ce souvenir dissipa un peu son inquiétude et il s’endormit en y rêvant. Le lendemain, un rais de soleil qui filtrait entre ses rideaux le réveilla. Sa première pensée fut de nouveau : « Que se passera-t-il ce soir? » II se leva, ouvrit sa fenêtre. Le ciel était clair. Le petit étang souriait parmi les joncs et des sifflements de merles égayaient la lisière des bois. Quel beau temps ! quelle limpide matinée ! Fallait-il's’en réjouir comme d’un heureux présage? A vingt ans, il eût salué avec confiance cette matinale ’ lumière. Mais l’expérience de la vie lui avait enlevé la belle assurance présomptueuse de la jeunesse. Le doute recommençait à le tour menter. Tout en commençant sa toilette, de temps à autre il se penchait à la fenêtre pour regarder la route blanche qui fuyait dans la direction du Four-aux-Moines, et il se disait : « Quand je reviendrai ce soir par ce même chemin, peut-être y marcherai-je comme jadis, courbé sous le poids de ma détresse et avec des déceptions plein le cœur!... » II entendit un bruit de voix dans la cour. C’était le piéton gui apportait le courrier et qui conversait avec Miûe Saudax. Quelques minu tes après, on frappa à sa porte; Joseph entra, déposa les journaux sur iû- table et ajouta en se retirant : — Il y a aussi une lettre pour monsieur... ; M. de Lochères ne se Dressa pas. Il acheva sa ....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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