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Le Temps, 12 janvier 1898

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Le Temps
12 janvier 1898


Extrait du journal

état nerveux et remonta dans sa chambre pour changer de toilette. Par intervalles, il s’arrê tait devant une glace, examinait ses cheveux châtains déjà plus rares, ses paupières fripées, son teint fané, sa barbe grisonnante, sa taille légèrement empâtée par un embonpoint nais sant, et il hochait la tète d’un air sceptique. A travers ces agitations, ces alternatives de doute et d’espoir, le temps passait néanmoins. Vital entendit la pendule sonner trois heures, il des-cendit et franchit le seuil de la grille en se de mandant encore une fois, avec un vague frisson, dans quel état d’esprit il pousserait, le soir, la lourde porte grinçante pour rentrer dans sa maison. Il marchait lentement, mais plongé en de si absorbantes méditations qu’ilne s’apercevaitpas de la longueur du trajet. Il fut tout étonné d’en tendre quatre heures tinter à l’église delà Chalade, lorsqu’il agita enfin la sonnette du garde général. Ce fut ce dernier qü; vint lui ouvrir. Les yeux gris futés de M. de Louëssart pétillaient d’aisè. Il tendit la main à M. de Lochères, et la lui serr rant significativement, il murmura: — Je vous ai tenu parole... Catherine ne sait rien. Je lui ai dit tout uniment que vous désiriez causer avec elle, seul à seule, et elle vous at tend dans, notre clos. Il accompagna Vital jusqu’à la porte du cou loir qui donnait sur l’étroit jardinet : — Elle est là-bas, ajouta-t-il, sous le couvert de noisetiers... A tout à l’heure et bonne chance !... M. de Lochères descendit avec un battement de cœur vers une allée.de graviers, que bordaient des carrés de légumes et où de rares plants de rosiers mettaient une note fleurie. Comme il en atteignait le milieu; il vit Mlle de Louëssart ap paraître dans l’arceau formé par les branches des noisetiers. Elle lui sembla plus pâle que de coutume. . — Par ici ! lui cria-t-elle en agitant son mou choir. Quand il fut près d’elle, Catherine lui tendit la main : — Entrez vite, ajouta-t-elle- On cuit au so...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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