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Le Temps, 11 juin 1889

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Le Temps
11 juin 1889


Extrait du journal

moins un quart, les clairons com mencent à sonner; leurs fanfares viennent frapper les échos de la place avant que l’on puisse voir dé boucher la tète de la colonne. Enfin, le peloton de clairons apparaît, opérant sa conversion au coin du palais et des quais. Les chemises bleues, blanches et rouges ont été disposées alternativement, l’ensemble rappelant le drapeau national. Le défilé des sociétés devant l’estrade dure une heure environ. En tête mar chent les société de la Seine, la Nationale, la Française, etc. ; l’Alsacienne-Lorraine, le ruban tricolore bordé de crêpe noir en sautoir, est saluée par une longue salve d’applaudissements. Puis les gymnastes étrangers : les Danois, véri tables athlètes en maillot de coutil blanc et bas rouges, les longues moustaches blondes tranchant sur la peau hàlée, partagent les bravos de la foule avec les Suisses, qui défilent au cri de : « Vive la France ! » précédés de leurs hercules en costumes moyen âge, portant sur l’épaule de lourdes masses hérissées de pointes d’acier. Enfin, les sociétés; des pionniers : celles du Nord et de la Franche-Comté,: se font remarquer par leur belle tenue et là vigueur de leurs hommes. La colonne fait le tour de la place et revient se former en masses profondes face à l’estrade d’hon neur ; au premier rang des centaines de drapeaux de toutes couleurs, de toutes formes, flottent sous le soleil, qui se montre enfin rayonnant, faisant cha toyer les tons vifs des chemises de flanelle et des ceintures. Le défilé terminé à deux heures moins un quart, les clairons sonnent au drapeau, les porte-étendards saluent en inclinant la hampe, et M. Sansbœuf pré sente les sociétés françaises et étrangères au bu reau du conseil municipal. 11 remercie en quelques paroles le conseil des fortes subventions accordées pour l’organisation de la fête. Le président du conseil municipal lui répond, et la colonne se remet en marche pour Vincennes où elle doit défiler devant le minisire de la guerre. Tout le long du parcours, rue de Rivoli, faubourg Saint-Antoine, elle recueille les ovations d’une foule innombrable qui garnit les trottoirs, les fenêtres et les toits des maisons. Des centaines de charrettes à bras, amenées par des.camelots, pour louer des places aux curieux, forment, à tous les carrefours, de véritables bar ricades couvertes de monde....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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