Extrait du journal
s A cette exhortation, faite d’une voix très ’ ferme et très douce, la malade implora : — Un mot seulement, un mot, Blanche, c’est pour vous dire ce mot que je vous ai demandée, et non parce que j’avais peur... écoutez, écou tez, il faut que je vous dise.'. Blanche, mourant de tristesse, comprit que Germaine s’épuisait à soutenir sa volonté contre elle. — Parlez donc, Germaine, je vous écoute, dit-elle, mettant son oreille tout contre la bou che, pâle, au souffle déjà si court'. —Eh bien ! je veux que vous sachiez... Quand mes parents m’ont parlé de mon mariage avec Bernard, j’ignorais... oh ! je Vous le jure ! j’i gnorais que vous le regardiez comme votre fiancé, déjà... nous étions tous camarade, mon frère, lui, vous, moi, et tant d’autres... je ne m’imaginais pasqu’il... qu’il vous aimaitcommc. la seule femme qu’il aimerait jamais... — Oh ! Germaine, Bernard vous aime, Ber nard vous a rendue sans doute heureuse !... Il a voulu me rendre heureuse...Quant à m’ai mer, il ne le pouvait pas ; son cœur était don né à vous... D’ailleurs, maintenant, tout est fini... Je suis contente.de vous avoir dit cette, chose... Quand vous penserez à moi, vous ne croirez pas que j’ai été indélicate et mauvaise envers vous’que j’aimais comme une sœur. Blanche posa longuement ses lèvres sur le front de la malade — de la mourante. — Je ne l’ai jamais cru, Germaine. Ce que vous venez de me dire là, je l’avais toujours pensé. Epuisée, Germaine répéta dans un souffle ; — Je suis contente ! Puis elle ajouta cette parole étrange : — Ainsi, vous ne haïrez pas ma fille à cause de moi ! Blanche voulait protester, mais elle se tut soudain ; Bernard rentrait dans sa chambre. Il vint s’asseoir au chevet, de l’autre côté du lit ; et, avec cette jeune fille en qui, de si bonne heure, il avait vu la compagne bénie, la mère future -de ses enfants, désignée par le doigt du Destin même, il veilla l’agonie de sa femme et le sommeil de sa fille......
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - jaurès
- paul doumer
- lafferre
- perrin
- vivo
- albert le roy
- ranc
- lagrange
- mallar
- personal
- toulon
- bernard
- toulouse
- roumanie
- brest
- bilbao
- ger
- france
- allemagne
- chartres
- parti radical
- i m.
- bt
- union postale