Extrait du journal

BI-(Suite) Malgré son habileté, sa maîtrise de lui-même, ce procureur eut un geste effaré. Ses yeux ex primèrent, celle fois, une stupéfaction sincère. Maïs il se remit. — Madame, repritril, puisque vous prétendez tout ignorer au sujet de ces pages, je vous dirai en deux mots qu’elles changent l’état civil d’une personne qui vous touche de près, qu’elles font passer en d’autres mains un héritage considé rable. quelles jettent une lumière nouvelle sur le drame qui s’est passé, il y a deux ans, au château de Morlay, qu’elles ont été adressées au parquet par des inconnus, dans un but inconnu, et que la justice a tous les droits possibles d’ouvrir là-dessus une enquête. Tous les droits... et même le devoir. « Ainsi, » pensai-je, « cet envoi a été fait sous le couvert de l’anonyme. Le ciel soit louél... Voilà toujours un coin de ma vie privée qui, de cette manière, échappe à une si torturante inquisi tion. » Cette réflexion me frappant avec force et, en même temps, la préoccupation matérielle de sa voir par quel serviteur M. de Piral avait pu faire expédier ce pli de son lit de mort s’imposant à mon esprit, je pris involontairement un air dis trait et absorbé; Le magistrat se crut en pré sence d’une feinte. — Madame, dit-il, devenant brutal —pour essayer d’une autre tactique — il faut pourtant que vous consentiez à aider la justice, car si vous ne parlez pas comme témoin, nous serons forcés, vu les charges qui pèsent contre vous, de vous faire parler comme prévenue. — Comme prévenue... de quoi? demandai-ie, très calme. Rficroduction interdite....