Extrait du journal

La politique que l’on s’efforce de faire pré valoir aujourd’hui, c’est la politique d’affaires, la politique pratique, celle qui concerne plus particulièrement les intérêts matériels du pays. Les réformes que l’on se propose de réaliser étant positives, elles doivent être précédées d’un examen attentif des faits, et cet examen sup pose une connaissance aussi complète que pos sible des conditions dans lesquelles fonctionnent les administrations, les services que l’on veut modifier. Très sagement, le gouvernement a résolu de faire des enquêtes avant d’élaborer ses projets de réformes. Il y a eu l’enquête commerciale et ■industrielle en vue de l’élaboration du projet de tarif douanier. Il y a eu l’enquête sur les pro priétés bâties qui a servi de base à la réforme de l’impôt foncier : il y aura l’enquête sur les conditions du travail qui sera la préface des études sur les institutions d’assistance et de prévoyance. Le Parlement, de son côté, tout en étant moins bien placé que le gouvernement pour poursuivre ces enquêtes, entre dans les mêmes vues, et l’on sait qu’en ce moment une commission de la Chambre recueille des infor mations sur la durée de la journée de travail. Toutes ces enquêtes, faites avec discernement, ne peuvent manquer de donner des résultats utiles, c’est-à-dire un ensemble de faits à l’aide desquels on pourra se faire une opinion sérieuse sur la question à l’étude. Aussi est-il regrettable que certaines admi nistrations publiques ne comprennent pas que les statistiques annuelles qu’elles sont chargées de publier constituent une sorte d’enquête per manente et que leur devoir est de donner à leurs informations une grande précision. On ne sera pas trop surpris si nous disons qu’il y a des statistiques faites parfois en dépit du sens commun. Prenons, par exemple, les mercuriales. Ce sont, on ne l’ignore pas, des statistiques mensuelles et hebdomadaires dressées par les préfectures et les municipalités sur le prix de vente au marché du blé, du pain et de la viande. Rien ne serait plus intéressant, on en conviendra, que de...