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Le Temps, 12 août 1884

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Le Temps
12 août 1884


Extrait du journal

quand ils ont quitté l’école, n’ont que trop de tendances à devenir de brillants solistes de sa lon ou de concert et à négliger le style sérieux; ce n’est pas au Conservatoire qu’on devrait leur faire jouer de la musique de Paganini. Va-t-on l'année prochaine désigner pour morceau de concours les variations sur le Carnaval de Ve nise, quoiqu’elles ne soient pas de Paganini? Tous les ans j’ai à constater des désordres causés par un état de choses évidemment défec tueux ; cela ne fait qu’empirer et les notions les plus élémentaires semblent méconnues même dans la presse. On a diversement raconté l’inci dent auquel a donné lieu le concours de cornet à pistons ; ce qui est incontestable,c’est que M. A. Thomas, donnant le mouvement du morceau de lecture à première vue, a trouvé dans le profes seur de cornet un contradicteur : première faute. Quand le morceau fut fiai, M. Arban fit de vive voix des excuses au jury : deuxiè me faute. Il y a quelques années, un professeur d’un instrument a vent s’était également permis de faire une observation ; il s’est incliné devant la réponse de M. Ai Thomas, et. le lendemain il* lui’ a adressé une lettre d’excuses : c’est ce qu’aurait dû faire M. Arban. M. A. Thomas lui a répondu qu’il ne pouvait admettre qu’un col loque s’établît entre le jury et un professeur en scène au milieu d’un concours. Le public a bruyamment et irrévérencieuse^ ment donné tort à M. A. Thomas, qui a aus sitôt levé la séance et déclaré que les concours de cornet, de trompette et de trombone auraient lieu le lendemain à huis clos. Je ne m’étonne pas que la patience ait échappé à M. A. Thomas; je m’étonne seulement que ce soit la première fois. On a prétendu qu’il a manqué d’égards à la presse et au public. A la presse peut-être un peu : nous sommes innocents de scandales que personne ne condamne plus sévèrement que moi ; nous ne faisons pas de manifestation, d’autant plus que nous avons toute liberté d’exprimer notre avis par la plume. Mais je n’insiste pas. Quant au public, c’est différent; on a meme soutenu que, du moment où M. A. Thomas l’ad mettait, il devait subir son contrôle : c’est dire que le public a le droit de siffler et de huer le jury, comme il le fait et comme il le ferait pour des histrions ou des bateleurs. Le public est admis dans les églises, dans les tribunaux, dans les tribunes du Corps législatif, il a même été question de l’admettre aux séances du conseil municipal : lui accorde-t-on nour...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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