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Le Temps, 12 février 1939

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Le Temps
12 février 1939


Extrait du journal

Le gouvernement japonais a longtemps hésité à prendre une telle initiative en dépit de la pression que les éléments militaires exerçaient dans ce sens, car il se rendait certainement compte^ que l'occupation de Haïnan peut donner lieu à des difficultés de caractère international, étant donnée la position géographique de cette île qui commande Je golfe du Tonkin et qui, par conséquent, intéresse au plus haut point l'Indochine d'une part, la sécurité de la position britannique de HongKong d'autre part. De toute manière, l'affaire est d'importance et la France et l'Angleterre me sauraient s'en désintéresser. On ne peut perdre de vue, en effet, que Haïnan contrôle tout le détroit, sur la distance d'environ 28 kilomètres qui sépare l'île des côtes chinoises, que l'île est un excellent poste d'observation pour le trafic maritime entre les ports de l'Indochine et les ports de la Chine du Sud, ainsi que pour la surveillance de la route maritime de Hong-Kong à Singapour, plus à l'est et au large de Haïnan, route dont la sécurité est capitale pour la libre navigation britannique. L'occupation de Haïnan ne pose donc pas seulement une question proprement sino-japonaise, mais aussi une question d'ordre général de nature à affecter directement les relations du Japon avec d'autres puissances en Extrême-Orient. Il y a, il importe de le rappeler, des accords qui doivent être respectés dans leur esprit et leur lettre quels que soient les arguments de caractère polémique que l'on voudrait invoquer à Tokio a leur sujet. Par un échange de lettres entre la France et la Chine, datant de 1897, celle-ci s'est engagée envers nous à ne faire aucune cession de Haïnan à une tierce puissance. D'autre part il y a une convention franco-japonaise de 1907 qui est, au premier chef, un accord de statu quo et d'abstention, impliquant tacitement par là même le respect des engagements que la Chine a pu prendre dans la plénitude de sa souveraineté envers d'autres puissances....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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