Extrait du journal

Le cabinet Negrin s'est établi dans la zone espagnole du centre, comprise entre Madrid, Valence et Alméria, encore occupée pa;r les républicains. Le président du conseil et le ministre des affaires étrangères, M. del Vayo, ayant quitté Toulouse par la voie des airs, se sont décidés à gagner Valence, où ils ont été rejoints par d'autres membres de ce qui constituait avant la débâcle de Catalogne le gouvernement républicain de Barcelone, et ils ont tenu aussitôt une réunion en conclusion de laquelle il aurait été décidé de fixer de nouveau à Madrid le siège du pouvoir républicain. On manque de précisions sur la nature et la portée réelle de cette réunion. Il se dégage seulement des déclarations faites par M. del Vayo que le contact a été pris avec- les représentants des ' partis, ce qui aurait permis de constater la volonté commune de faire front à toutes les difficultés et de continuer la lutte « jusqu'à la réunion des conditions assurant l'indépendance du pays et la conciliation entre Espagnols, seuls maîtres de leur destin ». M. del Vayo a plaidé, cela va de soi, la dignité de la cause républicaine. Il a insisté sur le devoir fondamental qu'avait le gouvernement de veiller, indépendamment du cours des événements militaires, à ce que ne se produisît pas au dernier moment, en Catalogne, quelque hécatombe due à la révolte, à l'indiscipline et au désordre. Ce résultat a été effectivement atteint; mais peut-être la dignité du pouvoir républicain eût-elle été plus sûrement sauvegardée si les hommes politiques assumant les responsabilités du gouvernement s'étaient rendus directement à Valence à l'heure de la défaite, au lieu de se réfugier, tout au moins temporairement, sur le territoire-français, où toute activité officielle" ou officieuse leur était interdite, où' iis se trouvaient contraints de renoncer aux devoirs de lëur charge....