Extrait du journal

Sous une nouvelle forme, la question des vins est revenue hier devant la Chambre. Avec l’air ambiant, fait de socialisme et de protection nisme mélangés, il n’y aura pas lieu de s’étonner si des discussions s’engagent souvent, au Parler ment, sur les moyens à l’aide desquels tels ou tels industriels, agriculteurs ou négociants, pourraient être l’objet de mesures particulières de la part de l’Etat. On ne devra pas se montrer surpris non plus si celui-ci, malgré tout son zèle, ne parvient pas à contenter tout le monde. Par une revanche curieuse des choses, il se pourrait m&me que plus l’Etat voudra faire d’heureux, plus il fasse de mécontents. La séance d’hier a été tout à fait intéressante à ce point de vue. On sait quelles plaintes a provoquées la « mé vente des vins ». Des souffrances réelles ont été reconnues. Les moyens les plus divers ont été proposés pour y remédier ou, tout au moins, pour les atténuer. Il en est un qui s’est présenté naturellement à l’esprit. Par des abaissements de tarifs, le marché de Paris, qui est un centre considérable de consommation, ne pourrait-il pas être rapproché en quelque sorte des lieux de production? Les compagnies de chemins de fer ont étudié cette question. Le Midi, l’Orléans, l’Ouest, le Paris-Lyon-Méditerrahéê, l’admini stration du réseau de l’Etat ont soumis au mi nistre des travaux publics un ensemble de pro positions constituant, suivant l’expression em ployée par M. Jonnart, « une refonte complète de la tarification des boissons sur une étendue de plus de 25,000 kilomètres de chemins de fer et pour des grands transports qui atteignent annuellement 5 millions de tonnes environ, chiffre qui-représente le dixième du tonnage total transporté ». Les nouveaux tarifs compor tent, en outre, des abaissements considérables...