Extrait du journal
Une voix de femme s’élève du lit : ~ C’est peut-être un pauvre qui a froid et qui demande asile. Ouvre, ma fille. — Non, je n’ouvre pas. Ne frappez plus; ne frappez donc plus 1 Élle remonte se coucher; le rideau tombe; c’est le premier acte. Le rideau se relève; les deux bougies brûlent tou jours sur la table de nuit. Une demie sonne. Et tout de suite, à la porte du fond, au dehors : — Toc, toc, toc! La jeune fille se rejette au bas du lit; elle court pieds nus, en chemise, à la porte : .—Qui est là? Qui frappe à cette heure ? — C’est l’homme avec le linge. — Je n’ouvre pas ; c’est inutile de frapper. La voix de femme reprend du fond du lit : •a- G’est peut-être un voyageur égaré qui de mande son chemin ; ouvre, ma fille. — Non, je n’ouvre pas ; passez votre chemin. Et Gomme les coups redoublent à la porte ; • — Mais ne frappez donc plus 1 Ma mère est •malade ! Vous allez la tuerl Né frappez donc •plus! ; . ... ... r Et elle^se tord les bras, et elle pousse des cris ’déLïçrréû‘r,' jusqu’à ce que le bruit cesse,, » Elle rémonte dans le lit, le rideau tombe, et 'c’est le second acte. w ,’Lë.‘ridéâu se relève. Les deux bougies conti nuent dé brûler sur la table de nuit. Minuit sonne. Trois coups frappés à la porte du fond, en dehors. — Toc, toc, toc! La jeune fille se rejette au bas du lit, et pieds nus, en chemise — ah çàl elle ne l’ôtera donc ;jamais! — elle court à la porte. — Qui frappe à cette heure? . Pour cette fois, nous n’entendons pas ce que dit la voix de l’homme. Car il se fait au dehors un bruit assourdissant de cris, de coups frap pés, de marteaux tapant sur des clous. — Taisez-vous! mais taisez-vous donc 1 crie la jeune fille; vous réveillez ma mère ; vous allez la tuer. • Et elle se tord les bras, et elle pousse des cris de terreur, auxquels se mêlent les vieux râles de la grand’mère agonisante. Tout à coup, la porte cède, au moins à ce qu’il m’a semblé, car en dépit des deux bougies symboliques — mais Je symbolisme n’est pas toujours lumineux— il faisait nuit noire sur la scène et je voyais fort t mal. Un homme est entré. Lugné-Poe en per...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
En savoir plus Données de classification - doumer
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