Extrait du journal

s’adressant à tout venant, décrivant, inlassable, l’aspect, la toilette de Marion. Partout il trouva de la bonne volonté et de la politesse, mais nulle part il ne reçut de réponse satisfaisante. Il revint au débarcadère dans l’espoir qu’elle fût arrivée par un autre chemin. Mais Saun era congelé, affamé et patient, n’avait pas vu reparaître Marion. Alors il fit 1e tour des hôtels de la ville. Peut-être avait-elle rencontré une amie qui l’avait entraînée, retenue près de la table à thé? Non. Rien encore de cp côté-là. Une fois de plus, il reprit te chemin du bord de l’eau. Le canot automobile et l’autre canot étaient là, mais de leur belle propriétaire point de nouvelles 1 — La seule chose que je puisse suggérer, dit à regret 1e jeune officier, c’est une enquête chez tous tes médecins de la viile... Affolé, Leslie repart une troisième fois ; il frappe à toutes tes portes qu’on lui indique, va jusqu’à l’hôpital... rien l Au bout de plu sieurs Heures de course désespérée, ses pas le ramènent encore à l’embarcadère où l’attend une surprise : tes doux embarcations ont quitté 1e rivage 1 Pendant quelques secondes cette surprise est entièrement faite de joie ; car Saunders n’a cer tainement pas regagné YIdalia sans Marion ; et : puisque Marion est vivante, tout va bien I Dieu soit loué 1 Dans l’immense soulagement qu’il éprouve, 11 ne songe même pas à s’étonner, à se formaliser qu’on ait pris si peu soin de lui faciliter à lui-même le retour. Mais toute cette joie n’a duré qu’un éclair ; c’est de la stupeur que lui apporte l’instant sui vant. Levant les yeux de l’endroit où il venait de s’assurer que tes deux embarcations n’étalent plus, il tes porto instinctivement vers la place où stationnait 1e yacht, où il devrait à cette heure rayonner de tous ses feux au milieu de la mer sombre. La place, est vacante ; • sur la vaste étendue de l’estuaire baigné des rayons Ï>âlos de la lune, pas te- moindre vestige de ’ldalia. Pendant plusieurs minutes, Leslie demeura •à regarder la place vide, incapable de com prendre. Puis une idée affreuse 1e traversa, se précisa) s’affirma: La foudre tant appréhendée était tombée sur lui. ? Marion avait découvert sa fraude etordoimant immédiatement au capitaine.Crawford de pren dre la mer, elle s’éloignait de lui A tout jamais!,»....