Extrait du journal
«— C’est une poignée de boue lancée par un criminel et un fou,, mais qui est tombée entre nous et qui nous sépare ! s’écrie Jacques dou loureusement. , Lui aussi a la poitrine brisée par un sanglot sec, sans larmes. — Je ne peux plus rester ici, où tu es. Nous ne devons plus nous, trouver ensemble. Maria fait instinctivement un pas, tend les mains comme pour le retenir... puis laisse re tomber ses bras, et regarde autour d’elle avec des yeux voilés,- égarés, tandis que ses lèvres pâles, agitées par un tremblement convulsif, balbutient des paroles qu’on ne peut saisir... Comme Villars sera triste et vide !... Gomme sa vie sera triste et vide ! — Plus ! Jamais plus ! « Jamais plus ! Quoi ?.ee qui peu à peu,mais lentement, inévitablement, lui avait rempli l’â me, le cœqr, la vie, sans même qu’elle s’en fût aperçue, tout cela ne sera plus... jamais plus ?... Un long et lourd silence s’établit entre eux. Maria le rompt la première. — Où seras-tu demain à cette heure-ci ? ■ . — A Genève. ■«— Et après ?... A Bologne, ou tout de suite à Rome ? • • ' —A Bologne, pour deux jours, puis à. Rome. •— Et avec Remigia... avec maman... com ment te -conduiras-tu, après ce qui s’est passé aujourd’hui ?. ' — Remigia sera enchantée d’épouser Toto, et l’Idole étant contente, sa mère sera heureuse. Maria soupire ; elle fait un mouvement pour reprendre le chemin de l’hôtel ; mais ils s’ar rêtent ensemble, et d’un mouvement simultané ils se prennent la main, se Ta serrent convul sivement, désespérément. Leurs figures pâles, livides, sont contractées, sillonnées de larmes, — Toujours ? . . . — Toujours. Maria s’en va tout droit à l’hôtel.Jacques s’attarde dans le jardin, dans le bois. Il fait sombre ; les coups dé vent sont plus fréquents et plus violents. Jacques a be soin de marcher, d’être seul... Il est ému,, trou blé, abasourdi. Ses joues sent .encore humides, et néanmoins il est heureux, il se sent fort. Il a besoin d’être seul, de marcher et de pen ser... ' — Comment cela s’est-il fait ?... Cet amour s’est déclaré d’une façon si brus...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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