Extrait du journal

XI — (Suite) Toutes ces perplexités épuisaient mon éner gie, la dissolvaient. Mes nerfs se détendaient. La fatigue physique s’aggravait rapidement. Tout mon organisme arrivait à cet état de défaillance extrême où les fonctions de la volonté sont sur le point d’être suspendues, ou les actions et les réactions cessent de se correspondre ou ces sent de s’achever. Je me sentais incapable de résister plus longtemps, de lutter, d’accomplir n’importe quelle action utile. Le sentiment de ma faiblesse, le sentiment de la fatalité de ce qui arrivait et de ce qui allait arriver encore me paralysaient. J’éprouvais un aveugle besoin de me dérober à la dernière et obscure conscience de mon être. Enfin, toutes mes angoisses abouti rent à cette pensée désespérée : « Advienne que pourra : moi aussi, j’ai la ressource de la mort. » — Oui, Juliane, dis-je, je te laisse en paix. Dors; nous nous reverrons demain. — Tu ne tiens pas debout ! — Oui, c’est vrai, je ne tiens pas debout... Adieu. Bonne nuit! — Tu ne me donnes pas un baiser, Tullio? Un frisson de répugnance instinctive me cou ard par le corps. J’bésitai. En ce moment, ma mère entrait. — Comment, tu es réveillée ? s’écria ma mère. — Oui, mais je me rendors tout de suite. — J’ai été voir les fillettes. Natalie ne dor mait pas. Vite, elle m’a demandé : « Maman estelle de retour? » Elle voulait venir... — Pourquoi ne dis-tu point à Edith de me l’a mener? Est-ce qu’Edith est déjà au lit? — . Droit de reproduction réservé....