Extrait du journal

La coalition conclue en vue des élections de 1889 pour le Reichstag et du vote du septennat militaire a rendu au parti national-libéral une importance relative. Il a même si bien relevé la tête, qu'il affichait récemment la prétention de conquérir sur les conservateurs un certain nombre de mandats dans les provinces orientales de la monarchie. Le langage de la presse officieuse avait paru si sévère pour les ultras de droite, qu'on s'imaginait de certains côtés que le prince de Bismarck entendait de nouveau orienter sa politique intérieure vers le cap du nationalisme libéral. On signalait, à ce point de vue, les poursuites de lèse-majesté intentées contre un membre de l'extrême droite, M. Wegener, qui aurait offensé la personne de Frédéric III et qui vient d'être condamné à trois mois de prison par le tribunal d'Altona. La Gazette de la Croix, poussée à bout par les attaques de la Gazette de l'Allemagne du Nord, a fini par en appeler à une influence contre laquelle elle affirmait que ses adversaires n'oseraient se révolter et qui, d'après elle, saurait bien les rappeler à l'ordre. Tout le monde a compris que ce Quos ego faisait allusion à l'empereur Guillaume, dont les sympathies pour l'extrême droite prussienne ne sont un mystère pour personne....