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Le Temps, 17 février 1887

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Le Temps
17 février 1887


Extrait du journal

T^a Chambre a entendu hier la fin' de l'interpellation de M. Blancsubé sur le mode de rapatriement des troupes du Tonkin. M. Blancsubé voudrait que Von employât exclusivement à ce service les transports de la flotte, et non pas des navires affrétés à des Compagnies particulières et qui ne remplissent pas les conditions hygiéniques-requises. M. l'amiral de Dompierre d'Hornoy a exprimé le même vœu, mais le ministre de la marine a répondu que les transports de l'Etat n'étaient pas assez nombreux pour suffire au rapatriement et que, d'ailleurs, l'aménagement des navires frétés avait été amélioré et était maintenant irréprochable. La Chambre s'est rangée à cet avis et a voté l'ordre du jour pur et simple par 279 voix contre 230. La prochaine séance aura lieu demain. Le Sénat, après avoir voté hier le traité d'amitié, de commerce et de navigation conclu avec la Corée le 4 juin 1886, a repris la discussion de la loi sur les aliénés. Un amendement de M. Combes, tendant à ce que l'internement d'un aliéné ne pût être prononcé bar les tribunaux que conformément à l'avis ides, médecins aliénistes, a été repoussé sur la demande de M. le garde des sceaux cependant, une motion de M. Paris, stipulant qu'une enquête médico-légale aura lieu en bas de sursis, a été renvoyée à la commission puis les articles 19 à 28 ont été adoptés. La suite des débats a été renvoyée à jeudi. Une dépêche d'un de nos correspondants jàe Berlin, que nous avons publiée hier en {f)ernière heure, a confirmé positivement la nouvelle qu'une détente s'est produite dans la situation générale et que le' parti de la guerre a perdu de son influence dans les sphères officielles allemandes. D'après des informations ultérieures qui nous parviennent de même source, il existe, en effet, en Allemagne un parti de la guerre pomposé de quelques-unes des sommités militaires, qui, jugeant un conflit avec la France inévitable, estime qu'il faut l'engager tout de suite et profiter ainsi soit de l'avance que l'armée allemande peut avoir actuellement par l'adoption du fusil à répétition, soit des complications orientales qui tendent à entraver la liberté d'action de la Russie et mettent hors de question une diversion de cette puissance sur 1$ Vistule. Ces vues n'auraient prévalu ni auprès de l'empereur, ni auprès de M. de Bismarck, ni même auprès du ministre de la guerre, qui, on se le rappelle, a tenu dans la commission militaire de l'ancien Reichstag un langage tout à fait rassurant. Le tsar, de même, parait animé, d'après toutes nos informations, de sentiments pacifiques, et il est à peu près certain qu'en dépit d'une certaine agitation panslaviste, la Russie ne se lancera pas actuellement, en Orient, dans une politique active qui puisse, à un moment donné, enlever jau gouvernement' de Saint-Pétersbourg la liberté de ses déterminations....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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