Le Temps 18 février 1887

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Extrait du journal

.i«9prar sir H. D rum mon d Wolff semblaient indiquer une modification dans la politique du gouvernement anglais à l'égard de l'Egypte. Ce changement d'attitude parait confirmé par la nouvelle publiée dans divers journaux de Londres, d'après lesquels lord Salisbury aurait l'intention de supprimer l'année prochaine la subvention de 250,000 livres en contribution à l'entretien de l'armée égyptienne, ou tout au moins de réaliser des économies pour ce montant dans les dépenses qu'occasionne l'occupation. Ce projet, qui a été accueilli avec défaveur par le Tunes et par le Standard, doit être attribué, d'après les informations de la Pall Mail Gazette, à l'initiative de M. Goschen, qui serait décidé à supprimer peu à peu toutes les subventions que l'Angleterre verse dans le trésor égyptien, à refuser les fonds nécessaires au payement du coupon et à provoquer ainsi, en vertu de la convention du 18 mars 1885, une réunion de la conférence internationale, pour débattre de nouveau avec les puissances les termes de la question égyptienne. Le chancelier de l'Echiquier est déterminé, si l'Europe ne consent pas à laisser toute liberté d'action à l'Angleterre en Egypte, à se débarrasser des obligations financières que le gouvernement a assumées à l'égard de ce pays. La Pall Mail Gazette rappelle que M. Goschen s'est prononcé à plusieurs reprises dans ses discours en faveur de cette politique. C'est ainsi que, le 27 mars 1885, il a déclaré devant la Chambre des communes que, si les puissances ne voulaient pas reconnaître la prépondérance de l'Angleterre en Egypte, il ne serait pas équitable que cet Etat assumât seul toute la responsabilité et toutes les charges. « Par leur action diplomatique, a dit l'orateur, les puissances réclament l'égalité dans les privilèges. Eh bien, ayons alors aussi l'égalité dans les responsabilités; car le pays ne voudra pas continuer longtemps à admettre cette égalité dans les privilèges et à supporter seul les sacrifices que nous faisons. » M. Smith, le leader actuel des conservateurs aux Communes, s'est prononcé, à cette occasion, dans le même sens que l'orateur, et la Pall Mall Gazette ne doute pas que ce ne soit la politique de ces deux ministres que sir H. Drummond Wolff a été chargé d'exposer à la Porte et, par celle-ci, à l'Europe. L'ouverture de la nouvelle Chambre grecque a eu lieu à Athènes. Le discours du trône qui a été lu à cette occasion remercie la nation pour les témoignages de loyalisme dont elle a été prodigue à l'occasion de la majorité du prince héritier et constate que, les relations de la Grèce avec les puissances étrangères étant redevenues normales, la Chambre pourra entreprendre en paix la réorganisation de l'administration intérieure du pays et en particulier des finances. La nation a montré par ses élections qu'elle est prête à tous les sacrifices pour faire face aux obligations du Trésor, et des études consciencieuses ont prouvé que les impôts qu'il sera indispensable d'édicter ne constitueront pas pour les contribuables une charge insupportable. Le gouvernement, tout en s'engageant à-faire les plus strictes économies dans les frais d'administration, s'efforcera de développer les forces productives du pays, en améliorant notamment les voies de communication, et d'organiser sur de nouvelles bases la flotte et l'armée. L'adoption des diverses mesures que le gouvernement va proposer, dit en terminant le discours, permettra de maintenir intacte la bonne renommée financière de la Grèce, de faciliter les progrès de la nation et de préserver le prestige de l'hellénisme....

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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