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Le Temps, 17 juin 1870

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Le Temps
17 juin 1870


Extrait du journal

Les nouvelles de Bruxelles confirment toute la gravité de la défaite essuyée aux élections législatives d'avant-hier par le parti libéral belge. Contrairement à ce qu'on avait annoncé tout d'abord, le cabinet Frère -Orban n'a laissé qu'un seul de ses membres, M. Van der Stichelen, sur le carreau électoral, le ministre de l'intérieur, M. Pirmez, ayant fini par passer à Charleroi mais la majorité de vingt-quatre voix qu'il possédait dans la Chambre des représentants est complètement anéantie. Douze sièges, dont six à "Gand, deux à Charleroi, un à Soignies et trois àJVerviers ont été conquis sur ses partisans par ses adversaires.Les forces des deux grands partis en présence vont donc se balancer exactement dans la nouvelle assemblée. Ce n'a pas été, paraît-il, un mince étonnement pour l'opinion publique en Belgique que .de voir ainsi se fondre en un seul jour la plus forte majorité libérale qu'il y eût jamais eu dans le Parlement belge. On ne s'attendait pas à un aussi brusque revirement, sans précédent dans l'histoire électorale du pays. Les journaux. cléricaux en triomphent naturellement les autres feuilles se recueillent l'Indépendance belge annonce qu'elle examinera aujourd'hui quelles sont les causes de cet échec, à qui en incombe la responsabilité, et quelles en seront les conséquences pour le gouvernement, pour les partis et pour la Belgique elle-même. On s'accorde généralement à penser que le cabinet FrèreOrban va se retirer du pouvoir, mais la question est de savoir comment et par qui il sera remplacé; dans l'état d'équilibre où vont se trouver les partis parlementaires, il semble qu'il n'y ait place que pour un ministère de transition. Ce n'est pas sans un certain sentiment de satisfaction que notre presse impérialiste prévoit. la prochaine retraite de M. Frère-Orban; elle ne lui a jamais pardonné son attitude dans l'affaire des chemins de fer franco-belges. Il continue à se faire beaucoup de bruit en Europe autour de l'interpellation Mony et du chemin de fer du Saint-Gothard Les journaux allemands s'en occupent journellement, et font les plus grands efforts pour montrer que cette affaire n'a pas l'importance qu'on cherche à lui donner, et qu'en tout cas la Suisse a pris toutes ses précautions pour qu'aucune atteinte ne fût portée à .sa neutralité et à son indépendance. C'est ainsi, par exemple, que la Gazette de Cologne se fait écrire de Paris, que le ministre helvétique M. Kern, a donné au gouvernement français les explications les pl us complètes sur le 'caractère purement industriel et privé de l'entreprise, sur les garanties que le Conseil fédéral a stipulées dans l'intérêt de son pays, sur la disposition où est la Suisse à favoriser de ses sympathies toutes autres entreprises ou sociétés qui...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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