Extrait du journal

Deux propositions ont été présentées à la séance d'hier, qu'on a cru tout d'abord plus grosses qu'elles ne l'étaient en réalité, et qui, par suite, ont un instant ému l'Assemblée. La première, provenant de l'initiative de l'honorable M Baze, porte que l'Assemblée ne se dissoudra pas avant d'avoir assuré le payement de l'indemnité de guerre, affranchi le sol national de toute occupation étrangère, et voté les lois de réorganisation de l'armée, de la magistrature et de l'administration, ainsi que la loi électorale, sous la réserve cependant que le mandat de la Chambre actuelle ne pourra se prolonger au delà de deux ans. Dans un autre article de ce projet de décret, l'auteur invite l'Assemblée à maintenir M. Thiers au pouvoir, mais sans toutefois assigner aucun terme fixe à la durée de son mandat. D'après les explications fournies par M. Baze, c'est de son propre mouvement et sans aucun concert préalable avec les membres du groupe politique auquel il appartient, qu'il a jugé à propos de déposer cette proposition on comprendrait difficilement, en effet, qu'elle fût sortie des délibérations d'une réunion parlementaire. Elue par le pays sans aucune imitation d'attributions et de durée, 'Assemblée n'a évidemment aucun intérêt à se renfermer par avance dans un cercle déterminé et à fixer, dès à présent, le terme de son fonctionnement. La réponse à ces deux questions dépend évidemment des circonstances et des mouvements d'opinion qui se produiront à mesure au sein du suffrage universel. Il est naturel de penser que les représentants actuels ne se sépareront pas sans avoir pourvu à toutes les nécessités les plus urgentes de la situation, parmi lesquelles figurent, nous le reconnaissons, au moins quelques-unes de celles qu'indique M. Baze, mais ce n'est pas une raison pour s'y engager par une loi....