Extrait du journal

Nous parlions hier du peu de popularité de l'Assemblée et, parmi les causes de cette regrettable disposition des esprits, nous indiquions la lenteur que mettent à se produire au -grand jour les travaux, d'ailleurs constants et très considérables, de ses commissions,et lacomplaisance avec laquelle elle se livre, pendant des séances entiéres, à des orateurs, dont elle aurait beaucoup mieux à faire que d'écouter les justifications personnelles ou les récrimination rétrospectives. La séance d'hier n'est malheureusement pas de nature à modifier cette impression on s'y est, en effet, longuement occupé d'une proposition de révision des décrets législatifs du gouvernement de la défense nationale, qui prise en elle-même, pouvait ne pas être sans utilité, mais qui, dans la pensée de la plupart de ses auteurs s'est, en fin de compte, trouvée n'être qu'une arme de guerre et un des mille moyens imaginés journellement par les adversaires du gouvernement républicain pour le battre sur le dos des hommes du 4 septembre. On l'a bien vu par l'amendement de M. A. Lefèvre-Pontalis, et surtout par les prétendues révélations d'un membre de la droite, M. de Valon, qui s'est, du reste, attiré une vive réplique de M. Emmanuel Arago. Nous avons souvent dit ce que nous pensions du caractère antipatriotique de ces attaques incessantes et de l'inopportunité de ces débats passionnés qui nous rejettent perpétuellement dans le passé, alors qa'il est pour nous d'un intérêt si urgent et si vital de ne songer qu'au présent et à l'avenir. Mais, enfin, l'Assemblée a voulu une enquête sur les actes du gouvernement de la défense nationale; cette enquête a été ordonnée qu'on ait au moins la patience d'en attendre les résultats....