Extrait du journal
Le rapport au président de la République, rapport présenté à l’appui du décret, fait ressor tir l’abus formidable qui. a été fait des crédits pùMios. Il distingue entre deux périodes : l’une, qui comprend les années de guerre; l’au tre, le temps qui a suivi. En ce qui touche la première, il dit : Pendant ” plus de quatre ans, on a dépensé sans compter; partout des services nouveaux se sont créés; des programmes immenses ont été dressés toujours avec la crainte que les prévisions ne fussent au-dessous des besoins. A tous les degrés le contrôle s’est'relâché afin de ne pas comprimer l’initiative de ceux qui avaient la responsabilité. Ge réquisitoire'n’est que trop exact en ses constatations. Est-ce afin d’en atténuer, s’il se peut, la portée, que le rapport ajoute : « La guerre justifiait ces pratiques » ? Il n’est point de justification possible à un relâchement du contrôle. Plus les circonstances étaient graves et les dépenses colossales, plus un redouble ment des vigilances financières importait. Le rapport a cet argument, à titre d’excuses : Les dures nécessités de la guerre ont fait passer avant toute autre considération le souci d’agir vite et de fournir à tout prix ce qu’on estimait nécessaire aux armées et au pays. Le souci d’agir vite et de fournir aux armées et au pays « ce qu’on estimait nécessaire » n’eût pas dû exclure celui d’agir bien, sans di lapidations nf gaspillages. La sauvegarde des deniers publies est aussi une arme pour la dé fense nationale. Si l’habitude des contrôles ré guliers se perd, si le désordre financier se met dans les administrations, les mœurs sont at teintes, et l’avenir se voit compromis. Au sur plus, le rapport n’a point dissimulé cette con séquence. Après avoir dit que « la guerre jus tifiait ces pratiques », il aborde l’examen des faits survenus depuis la fin de la guerre, et voici ce qu’il déclare, au sujet des « pratiques » en question : Malheureusement, celles-ci n’ont pas pris fin aveo la viotoire. L’année 1919 marque un accroissement sen sible des charges du Trésor, et les prévisions de 1920, malgré les réductions déjà décidées, dépassent encore de beaucoup les., recettes sur lesquelles nous pouvons tabler. Telle est la réalité. Conclusion du rapport,: « II,est impérieusement nécessaire que nos engagements soient désormais ramenés à la limite des possibilités de notre trésorerie. » Non pas « à la limite », a-t-on certainement voulu dire, mais fort au-dessous de cette limite. La trésorerie ne saurait être laissée à court de res sources. Son élasticité est aussi nécessaire à la vie de l’Etat que peut l’être l’air respirable à l’existence des individus. En fait, l’objet de l’institution nouvelle est une réforme radi cale de l’organisation actuelle des ministères et des administrations publiques. L’article 2 du décret ne laisse place à aucune équivoque; le voici : Le comité a les pouvoirs d’enquête les plus étendus...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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