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Le Temps, 17 mai 1880

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Le Temps
17 mai 1880


Extrait du journal

gante. II ne gagne rien au change. Les Dindons de la farce ont cruellement en. nuyé les auditeurs du premier soir. Le: vaudeville repose sur une de ces données scabreuses qui sont à la mode aujourd’hui. Une mode détestable et. qui finira, je l’espère, par fatiguer le public; nous n’aimons pas tant que cela les vilaines et sales équivoques. Trois maris ont surpris, en même temps, dans le tiroir de leurs trois femmes, des lettres si gnées du nom fatidique de Beauràyon. Tous trois n’ont plus à douter de leur déshonneur. Tous trois jurent de se venger. Mais comment? En mariant le dit Beaurayon, qui ne tardera point à être ce qu’ils sont eux-mêmes. Mais quel est ce Beaurayon ? Ils ne le con naissent point. Ces trois anabaptistes du mariage se sont mis en quête de leur victime, et ils ont trouvé un Valentin Beaurayon, beau f arçon, qui doit évidemment être le don Juan e leurs femmes. Ils lui ont tout aussitôt trouvé une jeune fille, jolie, charmante et coquette ; coquette surtout, c’est là le point essentiel. Ils ont fait pour lui toutes les démarches; ils la lui apportent un beau jour sans qu’il se soit mêlé de rien, sur un plat d’or. Ils ont fourni l’or. M. Beaurayon père arrive pour assister à la noce. C’est un beau sur le retour ; encore leste et pimpant, la fleur à la boutonnière, le sourire aux lèvres ; c’est Montrouge. Vous n’avez pas de peine à supposer que l’heureux coquin qui a mis à mal la vertu des trois épouses des trois anabaptistes c’est ce jeune quinquagénaire. Il a passé sa vie en se mant sur sa route des désastres conjugaux. Comme son aïeul don Juan, qui portait sur lui la liste de ses mille et trois victimes, il possède un agenda où se trouve consignée ^toute sa comp tabilité amoureuse. On le présente à la mère de la jeune per sonne qui va devenir sa belle-fille. J’ai vu cette femme-là quelque part, se dit-il. Et le voilà consultant son agenda, et cherchant le nom qu’on vient de lui dire parmi ceux de ses an ciennes. Il finit par être convaincu qu’il a juste eu des relations avec la belle mondaine Formose. la mère de sa future hru-...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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