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Le Temps, 17 septembre 1894

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Le Temps
17 septembre 1894


Extrait du journal

talent et de fuir la réclame avec autant de soin que d’autres la recherchent! Voyez aussi comme cette renommée, pure de tout alliage, grandit et s’affirme! Je vois croître à la Comédie-Française une génération à qui tes leçons semblent devoir profiter. J’imagine que les Leloir, les Le Bargy et les Berr, même lorsque leur nom se sera ré pandu en Europe, resteront invinciblement atta chés à la maison de Molière et lui consacreront toutes leurs forces. Avant d’entrer dans le compte rendu de la semaine, il faut que je fasse une rectification. Je vous ai conté dans mon dernier feuilleton qu’il s’était formé à Toulon une société qui s’était proposé pour but de restaurer la comédie de genre au théâtre de la ville et qui avait réuni pour cet objet une centaine de mille francs, en comptant la subvention du conseil municipal. L’information est parfaitement exacte; mais la lettre d’où je l’avais tirée était signée du nom du docteur Vian, et il paraît que c’est une mauvaise plaisanterie qu’un mystificateur de province avait fait au docteur, en signant de son nom une lettre qu’il n’aurait jamais écrite. M.". Vian me fait l’honneur de m’écrire pour me dire qu’appliqué à sa profession et lui devant toutes ses heures il serait désolé que l’on pût croire à Toulon qu’il s’occupe de bagatelles et perd son temps à protéger l’art dramatique. Il me supplie de laver ia tache faite à son nom, de lui rendre l’honneur. Je ne demande pas mieux, mais je ne sais ce qu’il faut le plus admirer en cette affaire ou de l’inconcevable niaiserie d’un fumiste qui machine une farce aussi misérable qu’inutile, ou le chagrin d’un honnête homme qui peut se croire diminué dans l’estime de ses concitoyens, parce qu’on le soup çonnerait d’aimer le théâtre. Les mœurs de la province nous sont parfois incompréhensibles. Comme tous les théâtres vont rouvrir à la fois et que les premières représentations seront très nombreuses, nous n’aurons plus bien sou vent le loisir de parler de la Comédie-Française et du vieux répertoire. Profitons du dernier lundi que la saison qui commence nous laisse encore libre. Lundi, je suis allé voir Y Avare. C’était Leloir qui faisait Harpagon. Voilà longtemps qu’il pioche ce grand rôle. Plus je le vois, moins je suis assuré de la façon dont il faudrait le jouer. Harpagon, à vrai dire, n’est pas un caractère; il...

À propos

Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.

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