Extrait du journal

Les syndicats d’instituteurs viennent de se rappeler à l’attention publique par la tenue d’un congrès. Et M. Nègre, qui continue, a écrit la préface dudit ,congrès sous forme d’une inter view donnée à l'agence Havas. M. Nègre agit comme un ministre; il veut que ses pensers s’envoient à travers le inonde pour être, plus tard', recueillis par la postérité. . C’est tout un programme que publie M. Nègre, et non. seulement un programme d’enseigne ment mais encore de refonte complète de la Constitution.— simplement. On voit que les vastes conceptions n’effrayent pas cet institu teur révoqué. Néanmoins son esprit reste simple. M. Nègre fait d’abord cette constatation, dis cutable, que l’enseignement primaire est uni quement réservé aux enfants d’ouvriers. Or, l’ouvrier doit savoir mieux que personne quel genre d'éducation convient à sa; progéniture ; donc il faut confier la direction de l’enseigne ment primaire aux ouvriers et non plus à la nation, qui représente un monde un peu mêlé. Mais les ouvriers sont nombreux; qui repré sentera les ouvriers? Les syndicats, répond M. Nègre, et comme les syndicats sont encore trop nombreux, les Bourses du travail. M. Nègre arrête là ses indications, mais il est bien certain qu’il pense à « l’organisme » qui rassemble tous les syndicats rouges et les Bourses du travail, autrement dit à la confédération générale du travail. Au reste, la fédération des syndicats d’instituteurs connaît bien ce groupement, puis. qu’elle y adhère. , Ainsi s’affirme de plus en plus la politique de cette confédération révolutionnaire, qui ne vise à rien de moins qu’à s’emparer un à un des ser vices publics et à substituer sa puissance à. celle de l’Etat. Le raisonnement de. M., Nègre est celui des chefs de'tous les syndicats de fonc tionnaires. Les postiers, les douaniers aussi veulent se diriger eux-mêmes,.et l'un des théo riciens syndicalistes a exposé en une formule lapidaire le but auquel tend le mouvement actuel : les services publics aux fonctionnaires, a-t-il écrit. - . Pauvres de nous, qui - avions pensé ; que les...