Extrait du journal
La politique de demi-mesures adoptée visà-vis des syndicats d’instituteurs produit ses résultats naturels. C’est surtout de ces syndicats qu’on peut dire Laissez-leur prendre un pied chez vous, Us en auront bientôt pris quatre. Quand on annonça que les instituteurs syn dicalistes se proposaient de tenir un congrès à Lyon de concert avec les délégués des Bourses du travail, le ministre de l’instruction publique eut un bon mouvement. Il fit savoir qu’il consi dérerait comme.un manquement à la discipline une pareille réunion. * En effet, c’était une violation flagrante des règles du fameux statu quo, en vertu duquel les syndicats d’instituteurs doivent être tolérés— simplement tolérés'—jusqu’au vote du «statut des fonctionnaires ». - Les instituteurs syndicalistes se le tinrent pour dit. Ils renoncèrent au congrès mixte. Mais dès ce moment, ils n’eurent qu’une pen sée : tourner la défense. Et comme la casuisti que paraît ne pas avoir plus de secret pour eux que pour ces jésuites honnis qu’ils vitupèrent en foule occurrence, voici ce qu'ils imaginèrent. Leur congrès ne serait pas mixte, soit. Mais si ôn n’admettaitpas les délégués des syndicats à y prendre part, on leur demanderait, en tout cas, l’hospitalité. C'est à la Bourse -du travail que siégeraient les instituteurs. De cette façon, le ministère de l’instruction publique ne pour rait pas dire qu’on a méconnu ses volontés, et personne, dans le monde syndicaliste, ne se méprendrait, d’autre part, sur la portée exacte du congrès. Le choix du local n’était-il pas as sez éloquent par lui-même? ' Le ministre de l’instruction publique, quand il a connu ce choix, pouvait, certes, intervenir. Il en avait le droit — et même le devoir — puis que la tolérance accordée aux syndicats d’insli-, tuteurs n’impliquait pas leur accès aux Bourses du travail. Sur ce point, aucun doute possible. Mais le ministre de l’instruction publique n'in tervint pas. Et les conséquences de cette absten tion se sont tout de suite fait sentir. D abord, c’a été la retentissante interview de M. Nègre, l'âme du congrès, si l’on peut dire. On a pu voir hier quelles sont les outrecuidantes visées du personnage. li ôtait permis de se demander pourtant si cet agité traduisait bien la pensée commune, quand il revendiquait pour les instituteurs le droit de puiser leurs inspirations pédagogiques aux Bourses du travail et à. la Confédération générale qui en est l’organe. Mais on ne devait pas tarder à être pleinement éclairé. Il n’a pas fallu vingt-quatre heures pour qu’il fût établi que ledit Nègre avait ôté l’interprète fidèle des revendications d’une partie du corps enseignant primaire. • Toutes les idées qu’ii a développées dans son interview se retrouvent dans les résolutions votées hier par le congrès. Les instituteurs syn dicalistes estiment « que la réorganisation de l'enseignement primaire,doit être l’œuvre de la collaboration effective des professionnels (insti tuteurs) et des intéressés (pères de famille) ; et que cette collaboration ne peut s’exercer que, parla réunion de représentants spécialement...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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