Extrait du journal
il a été pour moi l’occasion de certaines ré flexions. Je me place à un point de vue général. Je suppose qu’un accident de cette nature, une infidélité de femme, survienne à l’un de mes officiers. Son devoir ne serait-il pas d’éviter tout scandale, et de sacrifier sa colère au bon renom de l’armée ? Qu’en pensez-vous ? — Je préfère me récuser, mon colonel. Pour bien juger un cas semblable, il faut s’y trouver. On se le représente mal du dehors.. — N’importe ! Je vous prie de me donner vo tre opinion telle qu’elle... prise du dehors. Pour ma part, je ne me sentirais pas disposé, en pareille circonstance, à approuver le recours „ aux tribunaux !... Quant à un duel, encore ’ moins. Par le temps qui courtI La presse ferait un joli tapage I — Selon moi, déclara Caiivin, forcé dans ses retranchements, un acte de juste et fi ère répa ration, comme le duel; ne saurait que maintenir le prestige de l'armée, en la montrant toujours intransigeante,sur le point d’honneur. C’est la noblesse d’un soldat de réagir avec force aux offenses. Nous ne sommes tenus au mutisme que dans le domaine politique. •A- Erreur! dans le domaine privé aussi, cha que fois que l’honneur de l’armée en dépend. Et vous yous abusez quand vous voyez, dans le duel d’un officier trompé un acte superbe, une prouesse de paladin. Ce serait, au contraire, un déplorable impair; un duel ne servirait qu’à souligner le mal, sans le racheter, qu’à mettre en relief l’affaire de mœurs, qui seule, frappe rait l’attention du public. On se jetterait sur ce nouveau prétexte de nous salir et de nous dé nigrer... Non, non 1 Dans l’intérêt de l’armée, qui. passe avant les, vengeances particulières. Je suis fermement résolu à interdire tout duel de ce genre à mes officiers. Et craignant une riposte du capitaine, il poussa vivement son cheval en avant, ei reprit sa distance. Ses paroles avaient cependant porté. Elles se développaient môme avec plus d ampleur dans l’âme de Cauvin, dont elles réveillaient les échos profonds, le culte militaire, le stoïcisme. 11 avait vu jusque-là ce duel en noble et en beau, une source sévère de justice et d’honneur. Il «ntrevoyait maintenant une morale plus haute. J...
À propos
Le Temps, nommé en référence au célèbre Times anglais, fut fondé en 1861 par le journaliste Auguste Neffzer ; il en fit le grand organe libéral français. Il se distingue des autres publications par son grand format et son prix, trois fois plus élevé que les autres quotidiens populaires. Son tirage est bien inférieur à son audience, considérable, en particulier auprès des élites politiques et financières.
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